lundi, février 28, 2005

Reconstruire l'espérance

Claude Cabanes, ancien rédacteur en chef au quotidien français L'Humanité, vient de publier un premier roman (1) qui est une sorte de traversée du siècle passé. Dans une interview au journal qu'il avait dirigé, je retiens ces phrases:
Comme communistes, nous avons vécu un drame absolu : la mort de l’imaginaire. Rien n’est plus terrible que cette mort-là. Que ce deuil-là, celui d’une chimère. Or, avec la mort du communisme incarné, si vous permettez la référence christique, c’est notre imaginaire qui a disparu. Ma haine est le produit de cet effondrement. Et de ce que je peux constater du devenir de notre monde, de ce que je peux voir de cette abjection molle qui désormais gouverne à notre société. Je pense que ma haine est en ce sens plus proche de la haine dont parlait Hugo (2), c’est une haine d’hiver, d’après décomposition de notre grande espérance révolutionnaire, notre printemps. Il faut la reconstruire. Parce que si la lettre du communisme est morte, l’esprit du communisme continue de hanter le monde.

De nos jours, dans une étrange répétition de l'histoire, nous assistons pareillement à la décomposition fracassante du monde et à l'émergence encore timide, encore silencieuse, d'un nouvel imaginaire et d'une nouvelle espérance pour l'Humanité.
(1) Le Siècle dans la peau, Maren Sell Éditeurs, Paris, 2005.
(2) Dans les Contemplations, Victore Hugo écrit: ''la haine c'est l'hiver du coeur'', une citation rapportée dans le contexte de l'interview.

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