mardi, juin 07, 2005

Pétrole: menace à l'horizon

Depuis quelques temps, j’essaie de trouver une éventuelle relation entre la flambée des prix du pétrole, l’agression contre l’Irak et les menaces à peine voilées des États-Unis contre d’autres pays pétroliers non-collaborateurs à leurs desseins stratégiques. La déclaration tardive de l’ancien chef des inspecteurs en désarmement des Nations-Unies, Hans Blix — le pétrole une des véritables motivations de la guerre en Irak —m’a également aiguillonné.
C’est dans ce cadre que je suis tombé sur le site du journal média citoyen Agora Vox. Un confrère régulier à ce site d’information m'a donné la piste à suivre.

De quoi s’agit-il ?

En 1949, King Hubbert, un géologue américain d’Exxon, publie une recherche dans une revue confidentielle où il annonce que les énergies fossiles comme le pétrole et le gaz ont une durée de vie limitée. En 1956, il date l’année où les États-Unis connaîtront le déclin pétrolier : 1970. Pendant des années, ces réflexions vont faire jaser plus d’un. Cependant, sa prédiction se réalisa au début des années 1970. Les États-Unis importent aujourd’hui plus de 60 % du pétrole dont ils ont besoin pour fonctionner.

Le pic de Hubbert pour cette année ?

Il y a quelques temps, le professeur Kenneth Deffeyes de l’Université de Princeton a repris les calculs de Hubbert pour l’appliquer à la production mondiale de pétrole. Il prédit que cette production atteindra son pic à la fin de cette année 2005 ou début 2006.

La fin de l’âge du pétrole ?

Prédire la fin de cette âge peut être une vraie gageur. Mais ce que j’énonçais plus haut est peut-être révélateur de la crise qui s’en vient. La vérité, même s’il est difficile de mettre une date au pic oil, est que nous consommons trop de pétrole, nous consommons plus qu’il n’en faut et les nouveaux gisements se font rares.

Les successeurs de Hubbert travaillent au sein de l’ASPO, l’association pour l’étude du pic pétrolier. Tous les membres ne sont pas d’accords pour fixer une date. Étant davantage spécialisé dans les relations internationales, je ne m’attarderai pas la-dessus. En revanche, ce qui est sûr, présentement, c’est qu’on est déjà dans une situation où la consommation quotidienne d’or noir dépasse l’offre mondiale — pour reprendre Yves Cochet, ancien ministre français de l’environnement.

Il n’y a pas de conclusion à cet article. Nous savons tous que les civilisations sont mortelles. Mais on s’imagine mal que la nôtre l’est également. Si les prévisions de Hubbert se concrétisent, nous allons assister sous peu, à une accélération dramatique de l’histoire de l’humanité.
À suivre...

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