mercredi, février 08, 2006

Caricatures danoises : la dérive!

Une dangereuse dérive semble se dessiner avec ceux qui, sous le couvert de la liberté de la presse, se mettent à jeter de l’huile sur le feu.

Dans le contexte mondial actuel, inquiétant et imprévisible, c’est tout simplement mettre le feu aux poudres. Cela démontre une totale méconnaissance du monde musulman et de l’Islam ainsi que des enjeux à l’échelle planétaire.

Ce n’est pas une simple question de liberté de la presse. Une liberté qui stigmatise la communauté musulmane, une liberté qui amalgame terrorisme et Islam — alors que les premières victimes du terrorisme sont des musulmans —, c’est ne pas être au fait de la réalité.

Ce n’est donc pas la caricature en tant que telle qui est en cause, d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'oeuvres de musulmans.Ce qui est en cause, c'est l’amalgame qui est fait à travers ces dessins entre Islam et terrorisme. Heurter ainsi le sentiment religieux de la communauté musulmane au Danemark que l’on dit difficile à intégrer et, par extension, celui de millions de personnes de par le monde, c’est faire preuve d’un manque flagrant de jugement.

Ainsi que l’a souligné François Burgat, spécialiste de l’Islam et chercheur au CNRS de France, dans un débat public au journal Le Monde, en matière de liberté de presse, le tabou le plus dangereux, n’est certainement pas le respect du prophète des dominés, mais plus vraisemblablement la force du mur d’argent des dominants. Or force est de constater que ce tabou-là laisse le courage de nos défenseurs de la liberté d’expression bien vacillant.

Et François Burgat d’ajouter : la liberté de presse et d’expression, ce bien qui justifie tous les combats, ne saurait se résumer au droit de stigmatiser une partie de la communauté nationale ou mondiale. Il réside plus largement dans la garantie accordée à tous d’exprimer, dans le respect des autres, leurs ambitions et leurs différences.

La reconnaissance d’une erreur de jugement ne fait pas abaisser l’homme. Elle le grandit. Une simple excuse aurait suffi pour calmer les esprits.

Pourquoi l’a-t-on refusée ?

À moins que, dans le cadre d’un plan bien réfléchi, l’on cherche encore une fois à discréditer en vue d’un objectif non avoué. Pensez à un autre Irak dans pas longtemps. Dans ce cas, l’histoire des caricatures ne serait qu’une partie d’un puzzle que l'histoire immédiate nous fera découvrir.

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