Peut-on vraiment prédire le comportement futur d’un enfant de trois ans ? Peut-on, du fait d’un trouble de conduite, le classer déjà comme un futur délinquant et, par voie de conséquence lui préconiser à cet âge-là, des psychotropes ? Imaginons que votre enfant de 3 ans est impulsif et exprime pour une raison quelconque, de la colère. Devriez-vous pour autant l’emmener chez un psychiatre ? On se croirait dans un état fasciste sorti tout droit de la science fiction. Ce n’est malheureusement pas le cas.
Le très sérieux Institut national français de la santé et de la recherche médicale, INSERM, a publié, en septembre 2005, une expertise sur le sujet et qui commence maintenant à être largement connu des professionnels de la petite enfance et du grand public.
La fronde vient de se déchaîner. Plus de 30 000 personnes dénoncent l’analyse des chercheurs de l’INSERM. Qui peut en effet affirmer avec certitude qu’un enfant de trois ans présentant des troubles de comportement est appelé à devenir plus tard un délinquant ? Ainsi que le souligne la pétition Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans : Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?
Les signataires en appellent ''à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice…) et quant aux interrelations entre ces acteurs".
Le journal Libération note pour sa part que cette production l'Inserm ''vient donner un vernis scientifique et médical à l'approche de la délinquance du gouvernement. C'est vraiment du pain bénit pour Sarkozy !» tranche Bruno Percebois, membre du syndicat national des médecins de PMI (Protection maternelle et infantile).''
M.B.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire