lundi, mars 01, 2010

Immigration au Canada : consultants ou requins?

Un requin, les mâchoires ouvertes, prêtes à happer un phoque, en plein océan! C’est l’affiche que l’on peut apercevoir dans certains endroits du métro de Montréal et ailleurs au Canada. Avec ce titre accompagné d’un court commentaire : Proie!
Entendez : proie facile!
C’est l’affiche qu’a tenu à mettre en avant, la Société canadienne des consultants en immigration.
Il s'agit d'une campagne publicitaire pour informer les candidats à l'immigration de vérifier si leur consultant est dûment accrédité. Et cette campagne coïncide avec la décision du gouvernement du Québec d’encadrer désormais, la profession des consultants en immigration.

À partir de maintenant, seuls les avocats et les notaires membres de l’ordre professionnel des consultants en immigration seront reconnus. Et ces personnes devront prouver leur compétence. En somme, des examens sont à prévoir ainsi qu’un respect de la déontologie.
Il faut dire qu’actuellement sur presque 3000 consultants au Québec, - selon les chiffres rapportés par Radio-Canada - seulement 159 sont reconnus par la Société canadienne des consultants en immigration.

Radio-Canada a révélé il n’y a pas longtemps, dans un reportage qu’un des dirigeants de la firme en services juridiques, Immigration International 911, Jean-Michel Labelle, avait un lourd passé criminel. M. Labelle a été condamné plusieurs fois pour des accusations de fraude, d'escroquerie, de faux semblant et de voies de fait armées.

Le 911, est un numéro de téléphone vert en usage en Amérique du Nord pour alerter pompiers, policiers, ambulances et sécurité en cas d’urgence. Joindre ces trois chiffres à un nom de compagnie peut prêter à l’officiel. Mais, depuis le reportage de Radio-Canada, Immigration International 911 a déménagé ses locaux et M. Labelle a disparu de la circulation.

La décision de Québec de réglementer l'industrie des consultants en immigration est donc à saluer.

Le règlement présenté par la ministre de l'Immigration, Yolande James, envisage des suspensions et des amendes pouvant aller jusqu'à 50.000 dollars, en cas de mauvaises pratiques. La ministre mettra sur pied bientôt, un registre public des consultants reconnus ou dont la reconnaissance est suspendue ou révoquée. Chaque fois qu'il recevra la demande d'un candidat à l'immigration portant la marque d'un consultant, il s'assurera que celui-ci est en droit d'agir à ce titre.

En fait, le gouvernement du Québec se met à l’heure d’Ottawa, avec toutefois, une approche plus vigoureuse.

Cela dit, pour ceux que l’immigration tente encore, il est toujours préférable de passer par les voies officielles. Les requins sont à l’affut à chaque coin de rue.

Lien:
Lancement des cours du premier programme de consultant en immigration offert en ligne et en français au Canada

Cette chronique a été diffusée sur les ondes d'Alger Chaîne III, le 21 février 2010.

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