dimanche, décembre 23, 2012

Algérie : Hocine Aït-Ahmed quitte la présidence du FFS


Pour que chacun puisse mesurer le sens des mots, je vous livre le texte intégral de M. Hocine Aït-Ahmed adressé au Conseil national du FFS. Les phrases soulignées relèvent de mon initiative.
Bonne lecture.


Chers camarades,

Depuis la préparation de la convention nationale du parti sur les élections législatives et jusqu’à ces élections communales, beaucoup de chemin a été parcouru. Sur ce chemin il y a eu beaucoup d’obstacles. Mais le FFS ne serait pas ce qu’il est, c’est-à-dire le plus vieux et le plus solide parti d’opposition démocratique, s’il n’avait su, tout au long de ces années, serrer les dents durant les épreuves, renforcer les liens entre les militants les plus sincères, faire corps avec sa base et remonter, victorieux, à contre-courant de tous les traquenards.

En dépit de toutes les crises, fomentées dans les officines ou générées par un climat ambiant peu soucieux de sincérité et de dialogue franc, le FFS a élargi sa base militante, conquis de nouveaux citoyens et convaincus de valeureux militants de joindre leurs forces aux siennes à travers diverses régions du pays. Cet acquis inestimable doit être mesuré à sa juste valeur.

Pour les partis comme pour les femmes et les hommes, il faut savoir grandir, si on ne veut pas finir dans les dérives infantiles.

Il ne s’agit donc pas de se satisfaire d’avoir résisté, et survécu, aux terribles épreuves que le parti a traversées en même temps que le pays. Les défis qui attendent d’être relevés sont au moins aussi importants et sérieux que ceux que le parti a relevés au cours des décennies passées.

D’autant que les conjonctures nationale et régionale, déjà fort troublées par les crises qui secouent chacun des pays de la région, s’alourdissent en raison des contrecoups de la crise internationale.

La menace d’une guerre de déstabilisation majeure pèse lourdement sur la région du Sahel. Elle peut entrainer l’ensemble du Maghreb dans des turbulences  dévastatrices.

Les peuples de la région risquent de se retrouver de nouveau ballotés par des forces hostiles à leur développement, à leur cohésion et à leur liberté. Tous trois insuffisamment promus et renforcés par des régimes trop occupés à réprimer leurs peuples et à se quereller pour anticiper les mutations et les bouleversements.

Chers camarades,

Plus que jamais, la mobilisation des consciences vives de la région est impérative. Plus que jamais, le Maghreb devra apprendre à sortir de la politique des slogans creux pour investir la voie du dialogue et des choix stratégiques mutuellement bénéfiques.

Pour l’heure, l’ensemble des régimes, anciens ou nouveaux, restent scandaleusement dépendants de leurs «amis» d’Orient ou d’Occident, et trop peu sincères et engagés dans le développement politique démocratique, le développement économique régional et le rapprochement effectif entre les États, les peuples et les régions de l’ensemble maghrébin.

Chers camarades,

Le parti, le pays et l’ensemble de la région seront des sujets de réflexion et de débat constant pour les mois qui viennent.

Aussi je vous invite d’ores et déjà à inscrire ces préoccupations pour la préparation des travaux du 5e Congrès du FFS, nouvelle étape de notre feuille de route, que je convoque officiellement pour le second trimestre de l’année 2013. Nous sommes dans le sens de l’Histoire et notre peuple ne renonce jamais. Cet événement doit donner tout son sens à un véritable changement démocratique dans notre pays.

Chers camarades,

Rappelons-nous nos « devoirs de vérité et de lucidité » : Mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu’aux premières heures de mes soixante dix ans de militantisme. Mais les cycles de la vie s’imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice.

Dans cette perspective, je vous confie dès à présent le soin de maintenir le cap, de préserver et de développer le FFS, dans la collégialité, conformément à l’éthique qui a toujours guidé nos actions.

Je reste encore, bien entendu, à l’écoute des militantes et des militants et en relation de confiance avec le Comité éthique et le Secrétariat national à qui je demande d’engager dès maintenant le processus  de préparation du 5e Congrès du FFS par la mise en place, conformément à nos statuts et notre règlement intérieur, de la Commission de Préparation du Congrès National (C.P.C.N) et de tout mettre en œuvre pour sa réussite.

Je resterai, dans l’avenir, toujours proche de vous dans la réflexion et l’action, en particulier, avec la collaboration de mes enfants, dans le cadre de la « Fondation Hocine Ait-Ahmed » que j’ai décidé de constituer.

Avec mes salutations militantes, et mes vœux de réussite pour les prochaines étapes de lutte et de construction du parti et de l’alternative démocratique dans notre pays, ainsi que pour l’édification d’un Maghreb démocratique.

Hocine Ait-Ahmed
21 décembre 2012

 

 

1 commentaire:

  1. Anonyme4:49 p.m.

    dans 20 ans on dira que ait ahmed avait raison encore une fois dommage pour notre pays et notre population(que du temps perdu) il a cent ans d'avance sur nos politiciens novices au moment ou on fait l’éloge des médiocres et des incompétents
    l’algérien relèvera la tête c'est dans ça nature et la nature retrouve toujours ses droits

    RépondreEffacer