dimanche, décembre 14, 2014

Le quotidien Cap Ouest se penche sur "Les fenêtres grand ouvertes"



Les fenêtres grand ouvertes de Mouloud Belabdi
Par Abdelkader DJEBBAR 

C'est la grande rencontre de deux hommes de Montréal. L'un est cinéaste. L'autre est journaliste. Il s'agit respectivement de Rabah Bouberras, un mordu du 7e art et de Mouloud Belabdi, un gars du quatrième pouvoir que sont les médias d'une manière générale. L'un fait manipuler la caméra et l'autre joue du stylo ou plutôt du... micro puisqu'il est un ancien de la chaîne 3 de la radio algérienne. Les deux se retrouvent très proches l'un de l'autre grâce à deux outils d'une lutte féroce pour la démocratie, la liberté. Ils ont donné naissance à Montréal au livre « Les fenêtres grand ouvertes » aux éditions BEROAF. Une séance dédicace a eu lieu il y a quelques jours.
Dans ce livre fait d'entretiens avec le cinéaste Rabah Bouberras , Mouloud Belabdi va dans le cœur du cinéma algérien tout en retraçant le « parcours du combattant » réalisé par ce passionné du cinéma qui, d'abord, a fait ses premières classes à la cinémathèque d'Alger en côtoyant beaucoup de monde du septième art et en étant presque un abonné. Ses études cinématographiques, il les a accomplies à Moscou, au VGIK sous la direction d'un des maîtres du septième art, Alexandre Zgouridi, dans la même classe que Sokourov. Rabah Bouberras profite de ces moments de flashback pour « jeter un regard sur le cinéma algérien ». ... Cette radioscopie, menée de l'intérieur même de la plaie cinématographique algérienne, arbore de ce fait la forme d'une sorte d'« exobiographie » qui éclaire autant la situation d'un art ravagé par le méfait bureaucratique que la trajectoire de l'un de ses dignes représentants", écrit Mouloud Belabdi .
Après un stage à la RTA, Bouberras entre à l'École Supérieure Publique du Cinéma de Moscou (VGIK) où il a obtenu son diplôme de réalisateur. De retour en Algérie, il réalise dans les années 70 trois courts métrages et, à partir de 1982, une série de téléfilms pour la RTA. Son premier film est produit par l'ENPA. 
Véritable touche-à-tout, il passe aisément du documentaire à la fiction, du court au long métrage, du drame à la comédie. « Vague après vague », « Sombréro », « Le Voyageur et la route » et « Sahara Blues » sont parmi ses films les plus connus du public algérien et des cinéphiles maghrébins. Il a aussi adapté « La Fin d'un acteur » d'Anton Tchékov et, pour la scène, il a monté Tchop en plus d'un spectacle de music-hall, « Les Folies berbères ». Ses ateliers de formation d'acteurs, de techniques de réalisation et d'écriture de scénario étaient aussi particulièrement appréciés à Alger. Installé depuis quelques années à Montréal, il travaille actuellement à la préparation d'une série de films sur la vie et les oeuvres d'artistes du Maghreb vivant au Canada.
Avec « La nostalgie du monde », Rabah Bouberras a reçu le prix de l'Union Catholique au Festival de Venise en 1993. Deux années auparavant, donc en 1991, avec le long métrage « Sahara blues », Rabah Bouberras réalise un film intimiste qui raconte l'histoire d'une femme, fait le point sur son passé et son présent au cours d'un voyage dans le sud de l'Algérie avec son fils et son deuxième mari. 
L'auteur de « Les fenêtres grand ouvertes », Mouloud Belabdi, est journaliste, scénariste et auteur. Il participe occasionnellement, en tant que panelliste à des rencontres littéraires. Parallèlement à sa profession, il s'intéresse au cinéma et à l'écriture. Ses articles à vocation littéraire ou journalistique sont publiés dans différents journaux et magazines au Québec, en Algérie et en France.

Cap Ouest, quotidien d’information, du 15 décembre 2014, p. 20

Aucun commentaire:

Publier un commentaire