lundi, avril 13, 2015

Parution : Le parcours cinématographique de Rabah Bouberras


Photo El-Moudjahid D.R.
L’auteur-journaliste algérien Mouloud Belabdi a dédié un livre intitulé Les Fenêtres grand ouvertes au cinéma algérien, à travers une série d’entretiens réalisés avec le cinéaste algérien Rabah Bouberras, parus récemment aux éditions BEROAF à Montréal (Canada). L’artiste revient dans ce livre sur ses débuts au cinéma, ses influences, ses travaux, ainsi que sur la situation dégradante du septième art algérien qui l’a poussé à l’exil. Dans le premier chapitre intitulé Coup de foudre, le réalisateur raconte l’éveil de sa passion pour le cinéma à l’adolescence. Sa découverte de la magie du grand écran et les films qui l’ont influencé. Il revient par ailleurs sur sa formation à la télévision algérienne, ensuite à Moscou dans les écoles du cinéma. Au deuxième chapitre consacré au cinéphile qu’il était, et qui l’est toujours, Rabah Bouberras revient sur le genre de films, le style et les caractéristiques de son cinéma préféré. Il évoque aussi la crise du cinéma algérien comme le fait de ne pas trouver des copies DVD des chefs-d’œuvre de notre cinéma, ainsi que le passage au cinéma numérique. Son passage au théâtre fut mentionné également comme la mise en scène de l’une de premiers sketches de Fellag en 1988, à savoir Tchop, ainsi que Les Folies Berbères, en 1992.
Le troisième chapitre consacré aux travaux du cinéaste, sa démarche artistique, sa méthode cinématographique, la place qu’occupe la musique dans ses films et les conceptions des films qu’il avait faites tout au long de sa carrière. 
Au quatrième chapitre, le cinéaste parle de ses influences cinématographiques algériennes et universelles, ainsi que ses influences littéraires, source de son inspiration et réservoir de son potentiel créatif. Il fait la projection du cinéma sur la société algérienne avec des analyses et des réflexions.
Dans le cinquième chapitre, Quête de sens, le réalisateur expose ses recherches existentielles cinématographiques, des thèmes philosophiques comme le voyage, récurrent dans la plupart de ses œuvres. Il a cité comme exemple, ses analyses et réflexions sur son film La Nostalgie du monde, son dernier long métrage sorti en 1994. Les deux derniers chapitres intitulés Exil et Espoir abordent l’aspect privé du réalisateur, les raisons de son exil et son constat du cinéma algérien actuel.
 Né en 1950, Rabah Bouberras est un passionné du septième art depuis sa tendre enfance, il a fait ses études au VGIK de Moscou chez Alexandre Zgouridi dans la même classe que le grand cinéaste russe Alexandre Soukourov. Les films qu’il a réalisés en Algérie dénotent un talent et une sensibilité rares; il est le signataire de plusieurs courts métrages durant les années 1970. Il a réalisé à partir de 1982 une série de téléfilms pour la RTA. Il passe aisément du documentaire à la fiction, du court métrage au long métrage, du drame à la comédie. Parmi ses films notables, on peut citer Vague après vague, Sombréro, Le Voyageur et la route, ou encore Sahara Blues qui sont connus par le public algérien et les cinéphiles maghrébins. Il est sans aucun doute l’un des cinéastes les plus doués et les plus originaux de sa génération.
Mouloud Belabdi est journaliste, scénariste et auteur. Il participe occasionnellement, en tant que panéliste à des rencontres littéraires. Parallèlement à sa profession, il s’intéresse au cinéma et à l’écriture, ses articles à vocation littéraire ou journalistique sont publiés dans différents journaux et magazines au Québec, en Algérie et en France.
Kader Bentounès, El-Moudjahid du 06-04-2015

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