mardi, novembre 30, 2004

Les années Neruda

L’année 2004 s’achève avec ses couleurs propres. Comme tout ce qui se termine, cela nous incite à jeter un regard en arrière. Et je pense au grand poète chilien Pablo Neruda. Je ne l’ai pas connu personnellement. J’ai en revanche fréquenté son territoire — la Poésie éblouissante — comme on traverse les eaux houleuses d’un grand fleuve en colère.

Après d’autres, je lui rends hommage aujourd’hui.

Aujourd’hui, il aurait eu cent ans. Et cet anniversaire qui n’en est pas un, me pousse à évoquer tous ces amis chiliens qui ont trouvé refuge à Alger au lendemain du putsch du général Pinochet le 11 septembre 1973. je pense à Oscar, à Sébastiana, à Gloria, au docteur Raul… Je pense à tant d’autres camarades que je rencontrai à Alger quand le jour s’éloignait, cédant la place à la nostalgie des lendemains qui chantent — malgré les blessures.

Alors que la nuit avançait sur le Chili, nous nous réunissions à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger et, cigarette après cigarette, nous évoquions les disparitions, les tortures… Et nous pensions à un nouveau ciel au Chili. Nous évoquions par delà l’exil de mes amis, le rêve lumineux de Neruda et sa « foi absolue dans le destin de l’homme » malgré les menaces qui pèsent sur l’humanité.

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