mercredi, juillet 27, 2005

Assia Djebar à l’Académie française

Je reviens donc, aujourd’hui même, au pays… « Homeland », le mot étrangement, en anglais, chantait, ou dansait en moi, je ne sais plus : quel est ce jour où, face à la mer immense et verte, je me remis à écrire…

J’aime relire ces premières phrases de La disparition de la langue française :
«Je reviens donc aujourd’hui, au pays…» cette phrase fait résonner une vieille nostalgie et résume toute une vie. Quelle qu’elle soit ! Quelle que soit sa couleur ou sa musique ! La disparition de la langue française, c’est la disparition d’une époque que l’on ne peut restituer que par la mémoire. Le drama du monde est ainsi fait. Nous ne pouvons fondamentalement rien changer.

J’ai connu Assia Djebar dès mon adolescence. Les alouettes naïves publié dans les années 1950, était inscrit au programme scolaire. Bien plus tard, j’ai découvert tout un autre pan de son œuvre. Vers la fin des années 90, journaliste à la radio et en charge d’une émission à caractère littéraire, je voulais l’inviter à participer à une rencontre conviviale sur les ondes. Son agenda malheureusement ne le lui permettait pas. Elle devait repartir le lendemain à Paris. Le temps, ce sacré acteur, ne nous a pas donné l’occasion d’en reparler et de partager à l’antenne, ce qui nous remue fondamentalement : la littérature. Voilà maintenant que la grande dame fait son entrée dans le panthéon des Immortels. J’apprends la nouvelle et j’en suis heureux.

L’auteur du Blanc de l’Algérie et de Loin de Médine, traduite en plusieurs langues, a été cité plus d’une fois pour le prix Nobel. Elle occupe désormais le fauteuil de Georges Vedel à l’Académie française. Commentant sa désignation au sein du distingué hémicycle, elle a considéré que l’Académie française avait rendu hommage à son « entêtement d’écrivain » et à son travail pour la francophonie.

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