lundi, juin 19, 2006

''Couleur de peau'', un roman de Francky Guerrier

Un premier livre est toujours une aventure. On prend son envol ou l’on se brise les ailes – quitte à recommencer ultérieurement dans des circonstances plus favorables. Tout dépend de l’accueil réservé au divin enfant. Or justement, pour Francky Guerrier (1) , il semble bien, pour avoir choisi un thème porteur – l’amour, avec les aléas de l’immigration —, que tout soit prêt pour l’envol.
« Couleur de peau » (2), c’est le titre de son premier roman; un roman réaliste qui raconte l’histoire de Fabrice, jeune Noir, fils d'immigrant, la tête pleine de rêves, aux prises avec les incompréhensions de sa société d’accueil. Quand on est noir, et que des murs empêchent de voir l’horizon, que fait-on?
Entre l’espoir et les frustrations successives, quel sens donner à la vie?
La quatrième de couverture résume ainsi le livre : « À Montréal ou à Cuba, les amours se heurtent à divers obstacles et viennent se briser sur les murs des malentendus et des préjugés ».
Je ne vais pas raconter les détails de l’histoire. Donnons plutôt la parole à Francky Guerrier :

MB : Pouvez-vous résumer en trois phrases votre livre?
Francky Guerrier : « Couleur de peau » est un roman qui relate la réalité de la vie des immigrants et leurs fils nés au Québec ou ailleurs, particulièrement les immigrants noirs. Il pointe du doigt certains comportements négatifs des pays d’accueils (puisque le phénomène migratoire est mondial et remonte à plusieurs millénaires) à travers leurs enfants de souche qui s’érigent en protecteurs pour empêcher que ces étrangers venus d’ailleurs s’insèrent réellement dans leur deuxième patrie. Tout ceci est coulé dans histoire d’amour très sensuelle dont le personnage principal, Fabrice ou Pat, interpelle la conscience de ces sociétés d’accueils et invite tout un chacun à s’interroger sur l’apport d’une réelle intégration.

MB : Qu’est-ce qui t’a amené à écrire?
FG - Je n’ai jamais eu l’intention de retourner à l’écriture depuis que j’ai déposé ma plume en 1991, car j’écrivais des pièces théâtrales. Je dois dire que l’écriture est revenue toute seule sans aucune invitation. Alors, j’ai sauté sur l’occasion pour écrire ce que j’ai vécu, vu et entendu et toucher la plaie du doigt au cas où certaines personnes auraient peur de le faire. Donc, je suis devenu écrivain par la force des choses ou par un concours de circonstances puisque je ne travaille pas depuis presque deux ans.

MB : Vas-tu t’arrêter là ou bien as-tu d’autres idées à l’horizon?
FG : À la vitesse où l’inspiration arrive, je ne crois pas être capable d’arrêter. C’est plus fort que moi. C’est elle qui me commande et me dicte quoi faire et quand le faire.

MB : Alors bonne chance, sur ce sentier tortueux et, cependant lumineux.

1. Né en 1965, à Marchand-Dessalines, Haïti, Francky Guerrier a fait des études techniques d’électricité industrielle, de génie électrique et de gestion de système informatisé. Il a été professeur de sciences physiques et de mathématiques dans les collèges et centres professionnels de son pays et a travaillé dans le domaine des télécommunications pendant 11 ans. Il a écrit pour le théâtre dans sa ville natale, notamment: Le commandeur, 1985; Grand-pa, 1986; Kontrent, 1987; Ils ont la tête dure, 1991.
2. Couleur de peau, Francky Guerrier, Les éditions Carte Blanche, Montréal, 2006.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire