mardi, octobre 16, 2007

Pétrole: le pic et la crise globale

Le brut américain s’est échangé ce mardi à plus de 88 $. C’est sur le New York Mercantile Exchange. Et c’est pour la livraison novembre. C’est un niveau sans précédent. Cette escalade des prix est observéé avec inquiétude par l'OPEP. Et ce n’est pas fini. Selon les observateurs de la scène pétrolière, le prix baril de pétrole pourrait atteindre dès 2008, les 100 $. Après 2008, il pourrait atteindre jusqu’à 200 $.

Ce n’est pas seulement une question de prix

Le Financial times du 9 juillet dernier, citant l’Agence internationale de l’énergie, soutient que la production de pétrole est en train de chuter dans plusieurs régions du monde et prédit une crise majeure dans les cinq prochaines années.

Le compte à rebours s’est donc déjà mis en branle. Le pic pétrolier n’est pas une vue de l’esprit. C’est la réalité et il faudrait s’y préparer. C’est l’unique raison qui pousse les grandes puissances à relancer le nucléaire et d’autres pays moins puissants à demander à avoir accès à cette énergie. Car, à vrai dire, il n’y a pas présentement d’autres alternatives. N’en déplaise aux utopistes dont je faisais partie.

David Strahan, journaliste anglais et producteur de films documentaires, vient de publier un livre (1) qui porte sur le dernier choc pétrolier. Il rappelle à juste titre que pour chaque baril de pétrole que nous découvrons, nous en consommons trois; la production de pétrole est en train de chuter dans 60 pays; à un certain moment et, certainement dans la prochaine décennie, peut-être même dans les cinq prochaines années, la production globale de pétrole commencera à décliner pour toujours. Devant cette perspective, tous les scénarios catastrophes sont possibles y compris les guerres.

Bien avant David Strahan, Eric Laurent, journaliste français et auteur de "La face cachée du pétrole » (2) a attiré l’attention sur l’enjeu du pétrole pour la civilisation actuelle et l’explosion de la demande. «Tous les chiffres publiés concernant les réserves mondiales, note Éric Laurent sont totalement faux et considérablement exagérés. Pays producteurs et compagnies pétrolières gonflent leurs montants, manipulant les opinions…»

Les énergies renouvelables restent encore du domaine du rêve et aucun État ne veut investir à grande échelle dans ce domaine si pauvre en promesses malgré quelques réussites expérimentales.

Les cinq prochaines années seront cruciales.


(1) The Last Oil Shock: A Survival Guide to the Imminent Extinction of Petroleum Man , Édition John Murray, 2007.
(2) La face cachée du pétrole, Plon, 2006.

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