Intéressant et alarmant, à mon sens, dans une certaine mesure, le commentaire paru aujourd’hui dans le Vancouver Sun, signé par Hans Tammemagi , chroniqueur respecté pour les questions environnementales. Le titre de son article est déjà révélateur du contenu : l’âge d’or de la civilisation est en train de s’effondrer. Avez-vous compris? Il est question du pic pétrolier. Mais, ce n’est pas tout. C’est la cerise sur le gâteau destiné au monde.
Hans explique que la période allant de 1950 à 2000 est considérée comme l’âge d’or de la civilisation moderne telle que nous la connaissons.
Cependant, ajoute-t-il, le nouveau millénaire, a apporté la fin du pétrole bon marché et la civilisation est en train de vaciller à la veille d’une catastrophe universelle.
Hans pose la question fondamentale: pourquoi la civilisation est en train de chanceler?
Et il pointe du doigt, tout en répondant aux possibles critiques prévisibles :
- le pic pétrolier;
- la crise alimentaire majeure que traverse l’humanité;
- le réchauffement climatique;
- la qualité de l’eau;
- etc.
Hans Tammemagi aurait pu en dire davantage pour étayer sa démonstration. Mais, dans une chronique on ne peut tout dire.
Il cite James Kunstler, qui, dans son livre La longue urgence (1), se pose la question : verrons-nous la chute de notre civilisation? Cet auteur, conscient que le pétrole est à la base de la société économique, essaye de voir ce que pourrait être la société (américaine et, par extension, l'humanité) sans un pétrole abondant et peu cher.
C’est cet âge que l’auteur dénomme la longue urgence (The Long Emergency). La population des États-Unis (et partout ailleurs) devra alors, pour survivre, revenir à un mode de vie plus centré sur l’agriculture et les petites communautés.
Pour en revenir à la chronique de Hans Tammemagi, il conclut que la situation de crise (2) est insoluble à moins que l'on trouve une solution au problème démographique.
Je vous laisse deviner à partir de là, ce qui pourrait arriver dans un futur qui n’est pas très éloigné (3).
Note:
(1) Lire l'excellent compte-rendu de Jean-Sébastien Bouchard : La longue urgence: verrons-nous la chute de notre civilisation? (2) Après la réunion de l'OPEP, un congrès mondial du pétrole va se tenir à Madrid ce 29 juin jusqu'au 3 juillet. Ce ne sera que le début de longues rencontres internationales sur le pétrole. Ce qui se dira intra muros, ne sera pas nécessairement rapporté au grand public. (3) voir les chroniques consacrées dans ce blog à la guerre qui se prépare en Iran et au Moyen-Orient.
Om Shanti ! « Il y a toujours mille soleils à l’envers des nuages. » Proverbe découvert par Dominique Lapierre, un jour de mousson sur un abris d'autocar en Inde.
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samedi, juin 28, 2008
dimanche, juin 15, 2008
Le Pic pétrolier : leurre ou terrible réalité?

Le monde est peut-être arrivé à ce qu’on appelle le pic pétrolier. La poussée des derniers jours ne laisse personne indifférent. Les experts prédisent un baril à 150 dollars d’ici la fin de l’été. Et nous évoquions déjà sur ce blog, un baril à 200 dollars avant la fin de l’année. Spéculation? Peut-être bien. Peut-être pas. Certains gouvernements ont déjà commencé à limiter les projets en relation avec le pétrole : industrie, transport, etc.
La vérité, c’est que les découvertes de nouveaux gisements (1) se font de plus en plus rares. Le monde, avec les pays émergents comme la Chine et l’Inde, consomme l’or noir sur un patrimoine ancien.
Et ce patrimoine n’est pas constant.
Certains l’ont déjà compris et se tournent résolument vers le nucléaire, la seule source d’énergie viable, la source d'énergie du futur - on trouvera bientôt à l'horizon 2012, des solutions aux problèmes des déchets.
Cette fin de semaine, à Bâle (2), la branche suisse de l’ASPO, l’Association pour l’étude du Pic pétrolier, a accueilli le Dr Colin Campbell, dont on s’est beaucoup moqué dans le passé quand il avait annoncé la catastrophe à venir. Aujourd’hui, il rappelle que le Pic pétrolier était déjà effectif entre 2005 et 2007. « Mais peu importe la date précise, ajoute-t-il, ce qui compte ce n'est pas le sommet, mais la descente.» Et de marteler : « Quittons le pétrole avant qu'il nous quitte!»
Avec le changement climatique, le terrorisme, les guerres qui se profilent en Iran et au Moyen-Orient, l’instabilité financière, la crise alimentaire et maintenant, la crise pétrolière, on peut se demander à juste titre, où va le vaisseau Terre?
La crainte d’une pénurie durable commence à obséder les marchés pétroliers. La menace est bien réelle.
Robert J. Samuelson de Newsweek (3) note qu’il ne faut pas sous-estimer les retombées. Les gouvernements qui contrôlent 75 % ou plus, des réserves connues commencent à agir comme si le Pic pétrolier est déjà là.
Certes, il y a aussi des spéculations sur le marché. Mais encore une fois, en vérité, la demande est supérieure à l’offre et la production dans certains champs pétrolifères fléchit sérieusement.
Il faut désormais songer à changer les habitudes et à envisager un monde sans pétrole. Ce ne sera pas facile.
Des crises sont à venir.
M.B.
(1) L'annonce de nouveaux gisements que l’on signale de temps à autres dans certains pays de l’OPEP relèvent de raisons de politique intérieure dans certains pays. Ces découvertes se sont faites en effet, bien avant leur annonce publique.
(2) Tribune de Genève : Pourquoi il faut quitter le pétrole avant qu'il nous quitte
(3) Newsweek : Learning From the Oil Shock par Robert J. Samuelson
* Voir aussi l'excellent article publié sur le site Les amis de la terre, en 2005: Le pétrole pas cher : c’est fini ! et le dossier préparé par le journal Les affaires: Jusqu'où ira le baril de pétrole?
** Suivre enfin, le débat qui a eu lieu à l'Université de Montréal sur le thème du Pétrole : le carburant de la violence ? avec Éric Laurent (Journaliste et écrivain) et Azzedine Rakkah (ScPo/Cérium)
mardi, octobre 16, 2007
Pétrole: le pic et la crise globale
Le brut américain s’est échangé ce mardi à plus de 88 $. C’est sur le New York Mercantile Exchange. Et c’est pour la livraison novembre. C’est un niveau sans précédent. Cette escalade des prix est observéé avec inquiétude par l'OPEP. Et ce n’est pas fini. Selon les observateurs de la scène pétrolière, le prix baril de pétrole pourrait atteindre dès 2008, les 100 $. Après 2008, il pourrait atteindre jusqu’à 200 $.
Ce n’est pas seulement une question de prix
Le Financial times du 9 juillet dernier, citant l’Agence internationale de l’énergie, soutient que la production de pétrole est en train de chuter dans plusieurs régions du monde et prédit une crise majeure dans les cinq prochaines années.
Le compte à rebours s’est donc déjà mis en branle. Le pic pétrolier n’est pas une vue de l’esprit. C’est la réalité et il faudrait s’y préparer. C’est l’unique raison qui pousse les grandes puissances à relancer le nucléaire et d’autres pays moins puissants à demander à avoir accès à cette énergie. Car, à vrai dire, il n’y a pas présentement d’autres alternatives. N’en déplaise aux utopistes dont je faisais partie.
David Strahan, journaliste anglais et producteur de films documentaires, vient de publier un livre (1) qui porte sur le dernier choc pétrolier. Il rappelle à juste titre que pour chaque baril de pétrole que nous découvrons, nous en consommons trois; la production de pétrole est en train de chuter dans 60 pays; à un certain moment et, certainement dans la prochaine décennie, peut-être même dans les cinq prochaines années, la production globale de pétrole commencera à décliner pour toujours. Devant cette perspective, tous les scénarios catastrophes sont possibles y compris les guerres.
Bien avant David Strahan, Eric Laurent, journaliste français et auteur de "La face cachée du pétrole » (2) a attiré l’attention sur l’enjeu du pétrole pour la civilisation actuelle et l’explosion de la demande. «Tous les chiffres publiés concernant les réserves mondiales, note Éric Laurent sont totalement faux et considérablement exagérés. Pays producteurs et compagnies pétrolières gonflent leurs montants, manipulant les opinions…»
Les énergies renouvelables restent encore du domaine du rêve et aucun État ne veut investir à grande échelle dans ce domaine si pauvre en promesses malgré quelques réussites expérimentales.
Les cinq prochaines années seront cruciales.
(1) The Last Oil Shock: A Survival Guide to the Imminent Extinction of Petroleum Man , Édition John Murray, 2007.
(2) La face cachée du pétrole, Plon, 2006.
Ce n’est pas seulement une question de prix
Le Financial times du 9 juillet dernier, citant l’Agence internationale de l’énergie, soutient que la production de pétrole est en train de chuter dans plusieurs régions du monde et prédit une crise majeure dans les cinq prochaines années.
Le compte à rebours s’est donc déjà mis en branle. Le pic pétrolier n’est pas une vue de l’esprit. C’est la réalité et il faudrait s’y préparer. C’est l’unique raison qui pousse les grandes puissances à relancer le nucléaire et d’autres pays moins puissants à demander à avoir accès à cette énergie. Car, à vrai dire, il n’y a pas présentement d’autres alternatives. N’en déplaise aux utopistes dont je faisais partie.
David Strahan, journaliste anglais et producteur de films documentaires, vient de publier un livre (1) qui porte sur le dernier choc pétrolier. Il rappelle à juste titre que pour chaque baril de pétrole que nous découvrons, nous en consommons trois; la production de pétrole est en train de chuter dans 60 pays; à un certain moment et, certainement dans la prochaine décennie, peut-être même dans les cinq prochaines années, la production globale de pétrole commencera à décliner pour toujours. Devant cette perspective, tous les scénarios catastrophes sont possibles y compris les guerres.
Bien avant David Strahan, Eric Laurent, journaliste français et auteur de "La face cachée du pétrole » (2) a attiré l’attention sur l’enjeu du pétrole pour la civilisation actuelle et l’explosion de la demande. «Tous les chiffres publiés concernant les réserves mondiales, note Éric Laurent sont totalement faux et considérablement exagérés. Pays producteurs et compagnies pétrolières gonflent leurs montants, manipulant les opinions…»
Les énergies renouvelables restent encore du domaine du rêve et aucun État ne veut investir à grande échelle dans ce domaine si pauvre en promesses malgré quelques réussites expérimentales.
Les cinq prochaines années seront cruciales.
(1) The Last Oil Shock: A Survival Guide to the Imminent Extinction of Petroleum Man , Édition John Murray, 2007.
(2) La face cachée du pétrole, Plon, 2006.
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