Albert Dje (1) que j’ai eu le plaisir de connaître et de côtoyer
à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa pendant deux sessions vient
de reprendre le fil d’une réflexion entamée en 2008 autour du célèbre poète sud-africain
Dennis Brutus. Le résultat est la publication aux Éditions universitaires européennes (2) d’un essai « Langue et libération dans la poésie
de Dennis Brutus » avec en sous-titre « L'Afrique du Sud selon
Dennis Brutus ». C’est le
fruit d’une thèse soutenue le 20 septembre 2008, à l'Université de Lorraine,
ex-université Nancy 2, à Nancy, en France. L’auteur nous offre une analyse
actualisée du poète sud-africain. né en 1924 et qui a quitté son corps en 2009.
Avec ses 472 pages, ce livre, lit-on dans la quatrième de
couverture, "vise à dégager le rôle joué par la littérature et
particulièrement par la poésie de Dennis Brutus en Afrique du Sud sous
l’apartheid ". Poète engagé, souligne la quatrième de couverture "Dennis
Brutus manie à la fois l’art de la description ou de la représentation du
contexte sociopolitique sud-africain et celui du langage poétique". Aussi,
cet essai "examine la question fondamentale des relations conflictuelles
entre colonisateur et colonisé, entre oppresseur et opprimé. Dans un contexte
d’extrême tension entre le pouvoir blanc et les autres communautés, le discours
pacifiste de Brutus résiste difficilement aux passions suscitées par ces
relations intercommunautaires. Les critiques acerbes d’autres écrivains
sud-africains font naître une farouche divergence de point de vue sur la
manière de combattre l’ennemi commun. Ce travail montre que l’auteur inscrit
les rapports entre les différentes communautés non pas dans une dynamique de
reconquête, par la violence, d’une liberté perdue, mais plutôt dans une logique
de respect mutuel, d’une humanisation de son pays".
Albert Dje qui réside à Gatineau nous explique que son
intérêt pour l’œuvre de Dennis Brutus est lié à l'amour qu’il a pour la
littérature africaine, et surtout pour la littérature postcoloniale, la
littérature engagée, la littérature de combat, de libération, et surtout de la
libération du joug colonial et néocolonial. "Je pense, déclare-t-il, que je ne me suis pas trompé, car les écrits
de Brutus s'inscrivent dans ce contexte, sud-africain".
Pour Albert Dje, le
livre qu’il vient de publier est "un ouvrage utile et important pour tout
chercheur ou enseignant en littérature africaine et, notamment, en littérature
postcoloniale. Mais le livre a ceci de particulier qu'il met en évidence le
pouvoir de la poésie (Dennis Brutus étant enseignant, poète et écrivain) dans
la lutte contre le colon blanc. Pour Brutus, la lutte ne devrait pas être une
lutte armée, mais plutôt une lutte pacifique, littéraire certes, mais efficace.
Même s'il ne vit plus aujourd'hui, je pense que Dennis Brutus a eu raison d'écrire,
car la lutte est permanente, même après la fin officielle de l'apartheid en
1994 en Afrique du Sud. D'ailleurs, plusieurs critiques littéraires,
enseignants, chercheurs ont écrit sur son œuvre et continueront à le faire.
C'est un hommage qu'ils ont rendu à l'artiste et moi je l'ai fait à titre
posthume. Je conseille à tous de lire cet ouvrage à la fin duquel Dennis Brutus
m'a accordé une interview qui en dit long sur son état d'âme au sujet de son
engagement littéraire qui, dit-il, est loin d'être épuisé."
Des projets? Albert Dje répond :
"Oui! Si toutefois Dieu me donne les forces. Dans
l'immédiat, mon premier roman est prêt depuis quelque temps déjà. Je vais le
retravailler et chercher une maison d'édition dans les jours à venir. Ce roman
tranche avec mon ouvrage de recherche littéraire pour parler des joies et des
peines, de la beauté et des souffrances occasionnées par l'amour. L'amour
saint, propre, chic et à la fois naïf. Attention, ce sera fort, beau, mais les
femmes en pleureront... de bonheur! (rires)
"Ensuite, je pense déjà à un ouvrage très critique sur la
France de Sarkozy. Là encore, ce sera un ouvrage sans compromis ni compromission,
mais très, très réaliste, avec très peu de fiction. Dès que je trouve un
éditeur pour le roman, j'aurai bien avancé dans la rédaction du troisième
livre.
"Enfin, je profite de votre tribune pour rendre hommage à
votre journal en ligne et aux efforts que vous faites pour donner la parole à
une personne anonyme comme moi. Merci. Je rends aussi hommage à mon directeur
de thèse, M. Richard SAMIN, professeur émérite à l'université de Lorraine en
France, grand spécialiste de l'Afrique du Sud."
(1) Albert Dje est docteur de l'Université de Lorraine (Nancy - France). Il a enseigné l'anglais à l'Université Paris XII et à l'Université de Bouaké en Côte-d’Ivoire.
(2) Le livre est également disponible chez Amazon.
Bravo!
RépondreEffacerMerci pour cet outil précieux et cette interview percutante.
Charles Leblanc
Toutes mes felicitations AL et continue comme cela. Tom G.
RépondreEffacerBravo DR DJE pour cet outil précieux
RépondreEffacerBrabo DR DJE! c'est avec beaucoup de bonheur, de fierté et de satisfaction que je decouvre tes écrits sur ces outils mondiaux de communication (http://chroniquesdemontreal.blogspot.com/2012/04/albert-dje-publie-langue-et-liberation.html). Sincerement c'est avec une agréable surprise que je decouvre cette communication.
RépondreEffacerDR GBOGOURI GRODJI ALBARIN
Ce garçon est incroyable! Il arrive bientôt avec un roman qui va nous faire pleurer d'amour. Belle plume! Félicitations et continue de nous faire honneur. Je suis une très grande admiratrice, cachée, mais qui te lit. Thanks for all.
RépondreEffacerSuper, bravo Dr DJE !
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