Le réalisateur Rabah Bouberras |
La journaliste Nacima Chabani du quotidien algérien El-Watan vient de consacrer un article sur notre ouvrage Les fenêtres grand
ouvertures. Ci-dessous, son compte rendu de lecture en date du 28 février 2017.
C’est parce que le cinéma a toujours été sa raison de
vivre que le cinéaste algérien Rabah Bouberras a voulu immortaliser, à travers
un ouvrage intitulé Les fenêtres grand ouvertes quelques séquences de sa
passion pour cet art.
Publié par les éditions canadiennes Beroaf en 2014, Les
fenêtres grand ouvertes, entretiens avec Rabah Bouberras, de Mouloud Belabdi,
se veut un témoignage intéressant sur le parcours de ce cinéaste algérien.
Ainsi, Rabah Bouberras s’est prêté en toute modestie au jeu de questions de son
ami, Mouloud Belabdi, ancien journaliste à la Chaîne 3. Les fenêtres grand
ouvertes est le fruit de plusieurs
rencontres qui se sont déroulées à Montréal, où les deux comparses
habitent depuis quelques années déjà. Dans l’avant-propos, Mouloud Belabdi
souligne que «le cinéma a toujours
été au cœur de la vie de Rabah
Bouberras. C’est sa seconde vie.
Et c’est tout naturellement qu’il conte cette passion. S’il regrette, parfois, quelques
faiblesses, il se ressaisit pour jeter son regard plus loin. Vous remarquerez
qu’il évoque souvent la conscience.
C’est dire que derrière les sujets qu’il traite dans ses films, c’est
l’universel qui le préoccupe, en d’autres termes, l’être humain. Et c’est toute la différence entre réaliser
un film et transmettre ce qu’il y a, au-delà des images et des sons». Dans un
style des plus fluides, le lecteur est à même de s’imprégner d’une époque
révolue à jamais, où le cinéma algérien brillait de mille feux, entre les
années 70 et 80.
Tout au long d’une pagination riche de 251 pages, le
cinéaste se dévoile en revenant dans les moindres détails sur sa découverte du
cinéma, sur ses années d’apprentissage à Alger, sur sa formation à Moscou de
1974 à 1981, sur sa filmographie, ainsi que sur son exil au Canada. Le cinéaste
Rabah Bouberras révèle que sa passion pour le cinéma est née
à la suite d’un coup de foudre pour le film Cléo de cinq à sept, d’Agnés Varda.
Un film qu’il a vu en compagnie de son frère, un certain dimanche de l’année
1966 au niveau de la Cinémathèque d’Alger.
Une fois le bac en poche en 1970, l’homme aspire à faire des études dans le
cinéma, alors que le pays ne donnait pas cette opportunité aux intéressés. Il
commence à rédiger des lettres de candidature à l’étranger. «Souvent, je ne recevais pas de réponse, ou
si j’en recevais, il fallait aller s’inscrire et payer. Pour moi, ce n’était pas évident, il fallait une
autorisation de sortie pour l’étranger et à ce moment-là, l’argent et les
devises m’étaient impossibles à avoir».
Rabah regagne, donc la fac de lettres à Alger, section philosophie, puis
l’Institut d’études politiques.
En 1972, il tombe sur une annonce dans un journal pour une formation de script- assistant et de
monteur à la Télévision (RTA). Il postule à ce concours avec brio. Il suit un
stage de deux ans qu’il ne termine pas, mais où il réalise deux films. Il
regagne, par la suite, l’Institut du cinéma de Moscou (VGIK), chez
Alexandre Zgouridi.
Il est à noter que Rabah Bouberras compte à son actif
trois courts métrages réalisés dans les années 70 et une série de téléfilms
pour la RTA en 1982. Parmi les films phares qu’il a réalisés, citons, entre
autres, Vague après vague, Sombréro, Le Voyageur et la route et Sahara Blues.
Il a, en outre, adapté La fin d’un acteur, d’Anton Tchékov , monté Tchop et le spectacle de music-hall, Les Folies
berbères.
Nacima Chabani
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