jeudi, avril 26, 2018

Colloque : Géographies de Kateb Yacine

Kateb Yacine
Guelma, en Algérie, prépare un colloque sur les Géographies de Kateb Yacine prévu du 27 au 29 novembre 2018.  Un appel à contribution est lancé. 

« Il y a, dans l’œuvre de Kateb Yacine, une cartographie de l’espace qui s’appuie sur des données géographiques précises. Des villes : Bône et Constantine, Sétif et Guelma, mais aussi la Mecque, Marseille ou Paris… Des fleuves, comme  la Seybouse ou le Rhummel, des reliefs comme les gorges de Constantine ou le mont Nadhor…

Ces espaces construisent dans l’œuvre des itinéraires qui ont une fonction configurante. Nedjma peut se lire comme une errance circulaire, d’une ville à l’autre, d’un fleuve à l’autre, avec, au centre, le mont dont la tribu tire son identité.  Dans Le Polygone étoilé, Lakhdar s’embarque à Alger pour Marseille, en route vers Paris, en empruntant la route du Rhône où commence la saga de l’immigration. Comme au théâtre, Mohammed prend ta valise…L’itinéraire se complique dans une pièce comme L’Homme aux sandales de caoutchouc qui juxtapose autour du combat mené par l’oncle Ho, la France qui recrute des Maghrébins pour aller combattre au Vietnam, l’Amérique de « Niquesonne », et celle de la misère sur les trottoirs de New-York,  la Russie de « Nikita », avec une excursion dans la planète Mars…

Les titres eux-mêmes sont liés au tracé cartographique puisque « Nedjma » c’est bien entendu l’étoile, qu’on retrouve encerclée par le polygone dans le roman suivant…

Si la géographie de Kateb, dans le récit, comme au théâtre, peut articuler les séquences et les événements, ou au contraire devenir un opérateur de discontinuité, il demeure évident que les noms de lieux, comme les itinéraires qu’ils permettent, ont toujours une valeur symbolique. Sous la géographie katébienne se cache donc une topographie plus intime nourrie par les hantises de l’écrivain face à l’histoire. Face à sa propre histoire.

Il y a donc différentes manières d’aborder les « géographies de Kateb » en mobilisant toutes les données de la théorie littéraire ou en inventant d’autres modèles, car on voit bien qu’ici, la notion traditionnelle de cadre, est inopérante, de même que celle de description… Il y a bien un regard descriptif chez Kateb, mais qui ne peut se référer à l’esthétique réaliste sur laquelle se sont fondées la plupart des études dans ce domaine.

Autant de questions que ce colloque se devra de poser et d’approfondir pour une meilleure connaissance de l’écriture même de Kateb. »

Contributions :


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