dimanche, juin 15, 2008

Le Pic pétrolier : leurre ou terrible réalité?

La photo du Dr Colin Campbell est extraite du site de l'ASPO

Le monde est peut-être arrivé à ce qu’on appelle le pic pétrolier. La poussée des derniers jours ne laisse personne indifférent. Les experts prédisent un baril à 150 dollars d’ici la fin de l’été. Et nous évoquions déjà sur ce blog, un baril à 200 dollars avant la fin de l’année. Spéculation? Peut-être bien. Peut-être pas. Certains gouvernements ont déjà commencé à limiter les projets en relation avec le pétrole : industrie, transport, etc.
La vérité, c’est que les découvertes de nouveaux gisements (1) se font de plus en plus rares. Le monde, avec les pays émergents comme la Chine et l’Inde, consomme l’or noir sur un patrimoine ancien.
Et ce patrimoine n’est pas constant.
Certains l’ont déjà compris et se tournent résolument vers le nucléaire, la seule source d’énergie viable, la source d'énergie du futur - on trouvera bientôt à l'horizon 2012, des solutions aux problèmes des déchets.
Cette fin de semaine, à Bâle (2), la branche suisse de l’ASPO, l’Association pour l’étude du Pic pétrolier, a accueilli le Dr Colin Campbell, dont on s’est beaucoup moqué dans le passé quand il avait annoncé la catastrophe à venir. Aujourd’hui, il rappelle que le Pic pétrolier était déjà effectif entre 2005 et 2007. « Mais peu importe la date précise, ajoute-t-il, ce qui compte ce n'est pas le sommet, mais la descente.» Et de marteler : « Quittons le pétrole avant qu'il nous quitte

Avec le changement climatique, le terrorisme, les guerres qui se profilent en Iran et au Moyen-Orient, l’instabilité financière, la crise alimentaire et maintenant, la crise pétrolière, on peut se demander à juste titre, où va le vaisseau Terre?
La crainte d’une pénurie durable commence à obséder les marchés pétroliers. La menace est bien réelle.
Robert J. Samuelson de Newsweek (3) note qu’il ne faut pas sous-estimer les retombées. Les gouvernements qui contrôlent 75 % ou plus, des réserves connues commencent à agir comme si le Pic pétrolier est déjà là.

Certes, il y a aussi des spéculations sur le marché. Mais encore une fois, en vérité, la demande est supérieure à l’offre et la production dans certains champs pétrolifères fléchit sérieusement.
Il faut désormais songer à changer les habitudes et à envisager un monde sans pétrole. Ce ne sera pas facile.
Des crises sont à venir.
M.B.

(1) L'annonce de nouveaux gisements que l’on signale de temps à autres dans certains pays de l’OPEP relèvent de raisons de politique intérieure dans certains pays. Ces découvertes se sont faites en effet, bien avant leur annonce publique.
(2) Tribune de Genève : Pourquoi il faut quitter le pétrole avant qu'il nous quitte
(3) Newsweek : Learning From the Oil Shock par Robert J. Samuelson
* Voir aussi l'excellent article publié sur le site Les amis de la terre, en 2005: Le pétrole pas cher : c’est fini ! et le dossier préparé par le journal Les affaires: Jusqu'où ira le baril de pétrole?
** Suivre enfin, le débat qui a eu lieu à l'Université de Montréal sur le thème du Pétrole : le carburant de la violence ? avec Éric Laurent (Journaliste et écrivain) et Azzedine Rakkah (ScPo/Cérium)

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