mercredi, décembre 25, 2013

Lalla Fadhma N'Soumer sur grand écran


Laëtitia Eïdo
Le pari était risqué pour Belkacem Hadjadj. Faire un film sur cette grande héroïne de la résistance algérienne en Kabylie (1830 — 1863) n’est pas une sinécure. Il fallait — et c'est une question de crédibilité — recourir aux grands moyens. Il fallait recruter une actrice professionnelle d’envergure pour incarner le rôle de Lalla Fadhma surnommée dans le milieu universitaire, la « Jeanne d’Arc kabyle ». Il fallait engager d’autres acteurs professionnels pour des rôles sans doute secondaires, mais tout aussi importants. Il fallait en outre une reconstitution historique avec des historiens-conseillers pour le décor, l'atmosphère et le contexte de l'époque.

Cela n’est certes pas trop difficile dans un pays où le cinéma roule 24 h sur 24 h et emploie des milliers de gens de tous les métiers. Filmer en Algérie de nos jours, là où le cinéma demeure depuis plus d'une vingtaine d'années une nostalgie, est un défi quotidien.

Belkacem Hadjadj a pris malgré tout le taureau par les cornes. Pour tenir le rôle de Fadhma N’Soumer, il a choisi Laëtitia Eïdo, une comédienne française d’origine libanaise qui a notamment incarné en 2011 le personnage de Cléopâtre dans un docu-fiction de la chaîne de télévision ARTE, Le destin de Rome.

Le tournage de Lalla Fadhma N’Soumer ne fut pas facile. Outre les difficultés techniques et logistiques, il fallait aussi être vigilant à cause des problèmes de sécurité qui pèsent sur la Kabylie. L’équipe cependant, a été escortée cette fois-ci par des militaires lors de ses déplacements. Ce ne fut pas le cas lors du tournage de Machaho (1994) auquel j’ai assisté une fois, invité à titre privé

En fin de compte, le film Fadhma N’Soumer terminé le 11 septembre a demandé « cinq semaines de préparation et dix-huit semaines de tournage en deux saisons, hiver et été » parfois à 1500 mètres d’altitude. C’est mentionné dans le Carnet de bord du film, signé par Yorgos Arvanitis, directeur de la photographie et chef opérateur notamment de Théo Angelopoulos.

Lalla Fadhma N'Soumer est une grosse production qui ne pouvait pas se faire sans une aide financière de l’État. Le scénario a été écrit par Belkacem Hadjadj et Marcel Beaulieu.

On ne sait pas encore si le titre définitif du film sera Lalla Fadhma N’Soumer ou Lalla Fadhma suivi d’un sous-titre Le burnous embrasé - Avernus yerghan.

Après El-Manara (2004) et Machaho (1995) pour ne citer que ceux-là, le nouveau long métrage de Belkacem Hadjadj semble prometteur à en croire les premières images qui nous parviennent du Net. Le film est actuellement en postproduction. Sa sortie est prévue au printemps 2014.

 

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