Laëtitia Eïdo |
Le pari
était risqué pour Belkacem Hadjadj. Faire un film sur cette grande héroïne de
la résistance algérienne en Kabylie (1830 — 1863) n’est pas une sinécure. Il
fallait — et c'est une question de crédibilité — recourir aux grands moyens. Il
fallait recruter une actrice professionnelle d’envergure pour incarner le rôle
de Lalla Fadhma surnommée dans le milieu universitaire, la « Jeanne d’Arc
kabyle ». Il fallait engager d’autres acteurs professionnels pour des
rôles sans doute secondaires, mais tout aussi importants. Il fallait en outre une
reconstitution historique avec des historiens-conseillers pour le décor,
l'atmosphère et le contexte de l'époque.
Cela
n’est certes pas trop difficile dans un pays où le cinéma roule 24 h sur 24 h
et emploie des milliers de gens de tous les métiers. Filmer en Algérie de nos
jours, là où le cinéma demeure depuis plus d'une vingtaine d'années une nostalgie,
est un défi quotidien.
Belkacem
Hadjadj a pris malgré tout le taureau par les cornes. Pour tenir le rôle de
Fadhma N’Soumer, il a choisi Laëtitia Eïdo, une comédienne française d’origine
libanaise qui a notamment incarné en 2011 le personnage de Cléopâtre dans un
docu-fiction de la chaîne de télévision ARTE, Le destin de Rome.
Le
tournage de Lalla Fadhma N’Soumer ne fut pas facile. Outre les difficultés
techniques et logistiques, il fallait aussi être vigilant à cause des problèmes
de sécurité qui pèsent sur la Kabylie. L’équipe cependant, a été escortée cette
fois-ci par des militaires lors de ses déplacements. Ce ne fut pas le cas lors
du tournage de Machaho (1994) auquel j’ai assisté une fois, invité à titre
privé
En fin
de compte, le film Fadhma N’Soumer terminé le 11 septembre a demandé « cinq
semaines de préparation et dix-huit semaines de tournage en deux saisons, hiver
et été » parfois à 1500 mètres d’altitude. C’est mentionné dans le Carnet
de bord du film, signé par Yorgos Arvanitis, directeur de la photographie et
chef opérateur notamment de Théo Angelopoulos.
Lalla
Fadhma N'Soumer est une grosse production qui ne pouvait pas se faire sans une
aide financière de l’État. Le scénario a été écrit par Belkacem Hadjadj et Marcel Beaulieu.
On ne
sait pas encore si le titre définitif du film sera Lalla Fadhma N’Soumer ou Lalla
Fadhma suivi d’un sous-titre Le burnous embrasé - Avernus yerghan.
Après
El-Manara (2004) et Machaho (1995) pour ne citer que ceux-là, le nouveau long
métrage de Belkacem Hadjadj semble prometteur à en croire les premières images
qui nous parviennent du Net. Le film est actuellement en postproduction. Sa
sortie est prévue au printemps 2014.
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