Une vue partielle du panel de la conférence Photo : Sofiane Chouiter - El-Watan |
Mon
ami Samir Ben, correspondant du quotidien algérien El-Watan à Montréal, vient de publier un compte-rendu sur la
conférence-débat « Comment l'Algérie en est arrivée là? » qui s’est
tenu le samedi 29 mars à l’Université du
Québec à Montréal (UQAM). Je l’ai retenu parce qu’il résume très bien mes
appréhensions quant à la situation actuelle très grave que vit le pays.
L’article
s’attarde certes davantage sur l’intervention de M. Hocine Malti, ancien vice-président
de la compagnie pétrolière Sonatrach et auteur d’une Histoire secrète du pétrole algérien (1).
Pour
Hocine Malti, rapporte Samir Ben, « la fracture au sein de l’armée est
profonde et le cessez-le-feu n’est que temporaire ». Les hostilités
devraient reprendre, d’après lui, après le 17 avril à l’occasion du choix du
vice-président : « Abdelaziz Belkhadem ou Ahmed Ouyahia ».
L’analyse
de M. Malti débouche sur des perspectives inquiétantes qui sont celles d’une
guerre civile sur le modèle libyen ou syrien à cause de la rupture du consensus
entre les « deux clans de l’armée » à la suite de l’affaire de
Tigentourine et celle de la grave maladie du président Abdelaziz Bouteflika.
Cela
n’est pas une fatalité bien sûr à condition d’oublier le quatrième mandat - un
mandat de trop ! - et de remettre en cause le système de la rente (2) afin de réunir
toutes les tendances politiques et sociales qui comptent pour aller vers une Assemblée constituante. M. Malti (3) avertit encore une fois : le pétrole algérien n’en
a plus pour très longtemps. 15 ans au plus !
Une
Assemblée constituante débattrait réellement de l'avenir de l’Algérie, du
système politique, du modèle de développement, des droits et libertés au sens
large de ces termes. Il y a l’exemple tunisien.
Alors,
quelle Algérie veut-on? À partir de cette question, on peut agir. Pas
autrement. Parce que cette question n’a jamais été vraiment posée aux Algériens
à cause d’un système autoritaire qui ignore les besoins de l’individu. Le
peuple n’est pas une masse compacte. Il est composé d’individus comme vous et
moi, avec des aspirations et des croyances différentes, mais qui peuvent se
rejoindre sur un minimum. C’est ce qu’on appelle un consensus.
Les
« deux clans de l’armée » sont-ils prêts à privilégier les intérêts
du pays ou les leurs? Sont-ils prêts à s’associer en tant que partenaires avec
les partis et les associations civiles pour redéfinir les priorités et sauver l’Algérie?
La
question est posée.
Elle est grave tout comme l'heure.
Et le temps presse.
Elle est grave tout comme l'heure.
Et le temps presse.
Le
temps ne pardonne pas.
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