Les fenêtres grand ouvertes de Mouloud Belabdi
Par Abdelkader DJEBBAR
Dans ce livre fait d'entretiens avec le cinéaste Rabah
Bouberras , Mouloud Belabdi va dans le cœur du cinéma algérien tout en
retraçant le « parcours du combattant » réalisé par ce passionné du
cinéma qui, d'abord, a fait ses premières classes à la cinémathèque d'Alger en
côtoyant beaucoup de monde du septième art et en étant presque un abonné. Ses
études cinématographiques, il les a accomplies à Moscou, au VGIK sous la direction
d'un des maîtres du septième art, Alexandre Zgouridi, dans la même classe que
Sokourov. Rabah Bouberras profite de ces moments de flashback pour « jeter
un regard sur le cinéma algérien ». ... Cette radioscopie, menée de
l'intérieur même de la plaie cinématographique algérienne, arbore de ce fait la
forme d'une sorte d'« exobiographie » qui éclaire autant la situation
d'un art ravagé par le méfait bureaucratique que la trajectoire de l'un de ses
dignes représentants", écrit Mouloud Belabdi .
Après un stage à la RTA, Bouberras entre à l'École
Supérieure Publique du Cinéma de Moscou (VGIK) où il a obtenu son diplôme de
réalisateur. De retour en Algérie, il réalise dans les années 70 trois courts
métrages et, à partir de 1982, une série de téléfilms pour la RTA. Son premier
film est produit par l'ENPA.
Véritable touche-à-tout, il passe aisément du documentaire
à la fiction, du court au long métrage, du drame à la comédie. « Vague
après vague », « Sombréro », « Le Voyageur et la route »
et « Sahara Blues » sont parmi ses films les plus connus du public
algérien et des cinéphiles maghrébins. Il a aussi adapté « La Fin d'un
acteur » d'Anton Tchékov et, pour la scène, il a monté Tchop en plus d'un
spectacle de music-hall, « Les Folies berbères ». Ses ateliers de
formation d'acteurs, de techniques de réalisation et d'écriture de scénario
étaient aussi particulièrement appréciés à Alger. Installé depuis quelques années
à Montréal, il travaille actuellement à la préparation d'une série de films sur
la vie et les oeuvres d'artistes du Maghreb vivant au Canada.
Avec « La nostalgie du monde », Rabah Bouberras a
reçu le prix de l'Union Catholique au Festival de Venise en 1993. Deux années
auparavant, donc en 1991, avec le long métrage « Sahara blues »,
Rabah Bouberras réalise un film intimiste qui raconte l'histoire d'une femme,
fait le point sur son passé et son présent au cours d'un voyage dans le sud de
l'Algérie avec son fils et son deuxième mari.
L'auteur de « Les fenêtres grand ouvertes »,
Mouloud Belabdi, est journaliste, scénariste et auteur. Il participe
occasionnellement, en tant que panelliste à des rencontres littéraires.
Parallèlement à sa profession, il s'intéresse au cinéma et à l'écriture. Ses
articles à vocation littéraire ou journalistique sont publiés dans différents
journaux et magazines au Québec, en Algérie et en France.
Cap Ouest, quotidien d’information, du 15
décembre 2014, p. 20
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