Photo El-Moudjahid D.R. |
L’auteur-journaliste algérien Mouloud Belabdi a dédié un
livre intitulé Les Fenêtres grand ouvertes au cinéma algérien, à travers une
série d’entretiens réalisés avec le cinéaste algérien Rabah Bouberras, parus
récemment aux éditions BEROAF à Montréal (Canada). L’artiste revient dans ce
livre sur ses débuts au cinéma, ses influences, ses travaux, ainsi que sur la
situation dégradante du septième art algérien qui l’a poussé à l’exil. Dans
le premier chapitre intitulé Coup de foudre, le réalisateur raconte l’éveil de
sa passion pour le cinéma à l’adolescence. Sa découverte de la magie du grand
écran et les films qui l’ont influencé. Il revient par ailleurs sur sa
formation à la télévision algérienne, ensuite à Moscou dans les écoles du
cinéma. Au deuxième chapitre consacré au cinéphile qu’il était, et qui l’est
toujours, Rabah Bouberras revient sur le genre de films, le style et les
caractéristiques de son cinéma préféré. Il évoque aussi la crise du cinéma
algérien comme le fait de ne pas trouver des copies DVD des chefs-d’œuvre de
notre cinéma, ainsi que le passage au cinéma numérique. Son passage au théâtre
fut mentionné également comme la mise en scène de l’une de premiers sketches de
Fellag en 1988, à savoir Tchop, ainsi que Les Folies Berbères, en 1992.
Le troisième
chapitre consacré aux travaux du cinéaste, sa démarche artistique, sa méthode
cinématographique, la place qu’occupe la musique dans ses films et les
conceptions des films qu’il avait faites tout au long de sa carrière.
Au quatrième
chapitre, le cinéaste parle de ses influences cinématographiques algériennes et
universelles, ainsi que ses influences littéraires, source de son inspiration
et réservoir de son potentiel créatif. Il fait la projection du cinéma sur la
société algérienne avec des analyses et des réflexions.
Dans le cinquième
chapitre, Quête de sens, le réalisateur expose ses recherches existentielles
cinématographiques, des thèmes philosophiques comme le voyage, récurrent dans
la plupart de ses œuvres. Il a cité comme exemple, ses analyses et réflexions
sur son film La Nostalgie du monde, son dernier long métrage sorti en 1994. Les
deux derniers chapitres intitulés Exil et Espoir abordent l’aspect privé du
réalisateur, les raisons de son exil et son constat du cinéma algérien actuel.
Né en 1950, Rabah
Bouberras est un passionné du septième art depuis sa tendre enfance, il a fait
ses études au VGIK de Moscou chez Alexandre Zgouridi dans la même classe que le
grand cinéaste russe Alexandre Soukourov. Les films qu’il a réalisés en Algérie
dénotent un talent et une sensibilité rares; il est le signataire de plusieurs
courts métrages durant les années 1970. Il a réalisé à partir de 1982 une série
de téléfilms pour la RTA. Il passe aisément du documentaire à la fiction, du
court métrage au long métrage, du drame à la comédie. Parmi ses films notables,
on peut citer Vague après vague, Sombréro, Le Voyageur et la route, ou encore
Sahara Blues qui sont connus par le public algérien et les cinéphiles
maghrébins. Il est sans aucun doute l’un des cinéastes les plus doués et les
plus originaux de sa génération.
Mouloud Belabdi est
journaliste, scénariste et auteur. Il participe occasionnellement, en tant que
panéliste à des rencontres littéraires. Parallèlement à sa profession, il
s’intéresse au cinéma et à l’écriture, ses articles à vocation littéraire ou
journalistique sont publiés dans différents journaux et magazines au Québec, en
Algérie et en France.
Kader Bentounès, El-Moudjahid du 06-04-2015
Aucun commentaire:
Publier un commentaire