mardi, avril 30, 2019

Hommage à Issiakhem à Montréal

À l’occasion du 90e anniversaire de naissance du peintre algérien Issiakhem, les artistes Nadia Aït-Saïd, Miloud Chennoufi, Ali Kichou, MEHEL et Azzedine Mekbel présentent ce jeudi à 17h, à la Maison de la culture Côte-des-Neiges, des tableaux et des sculptures. C'est en écho à la peinture d’Issiakhem. Ils proposent leurs lectures et leurs interprétations de l’œuvre magistrale du peintre en lien avec le portait de la femme berbère avec ses tatouages et avec l’utilisation des caractères et des symboles berbères, thèmes chers à l’artiste. Ce sera aussi, l’occasion d’une conférence animée par le docteur Miloud Chennoufi avec ce thème : Regards croisés sur Issiakhem et Khadda - Symbole et identité dans l’expression artistique. N. Mokrani signe un très beau texte sur cet événement :


Plus qu'un hommage à M'hamed Issiakhem "L’homme aux mille éclats", le thème de cette exposition devient le ciment qui unit une identité morcelée. Chaque artiste a puisé dans son identité multiple, les éléments qui réconcilient les cultures et qui apaisent les âmes révoltées.

À l’heure où le débat identitaire est d’actualité, l’art devient un acteur prépondérant du dialogue interculturel. De part l’universalité de son esthétisme et l’humanité de ses symbolismes, l’art est un outil de cohésion sociale. Il transcende les frontières et bâtit des ponts entre les cultures.

Mekbel et Chenoufi  peignent les mémoires ancestrales, Kichou revendique le berbérisme confisqué, Nadia invente une écriture imaginaire et MEHEL revisite les symboles originels. Tous, se sont tournés vers l’art et l’esthétisme pour exprimer l’essence de leur être. Dans ce dialogue sans verbe ni mot, l’œil, la main ou le pinceau tracent les contours du langage universel.

L’identité est parfois faite de blessures et de déchirures mais elle est aussi faite de fusion et de mariage de cultures. Leonard Cohen disait "Il y a une fissure en toute chose, c'est ainsi qu'entre la lumière" (There is a crack in everything, that’s how the light gets in). Cette lumière dont parle Cohen dans ses chansons, se retrouve dans les œuvres de ces artistes. Chacun a compris à sa manière, que l’art unit les hommes dans l'esthétisme, et qu’il leur donne l’espace pour exprimer leurs identités uniques. Que ce soit par des signes, des couleurs, des traits ou du vide, l’artiste peint l’émotion. Et qui y-a t-il de plus humain que son émotion? Alors la culture ne doit plus enfermer l’identité. L’être doit se libérer en se la réappropriant.

Lors de cette exposition, le visiteur pénètre dans l’univers singulier des artistes. Son parcours est celui de la découverte, celui de l’émerveillement et enfin celui du questionnement, car il y a une multitude de techniques et de textures, une richesse de couleurs et de reliefs. On est tour à tour fasciné par des symboles et des écritures abstraites, ému par des portraits aux regards pénétrants, et interpelé par les identités que les œuvres expriment.

N. Mokrani

Maison de la culture Côte-des-Neiges
5290 chemin de la Côte-des-Neiges, 

Montréal H3T 1Y2
Vernissage : jeudi 2 Mai de 17:00 à 19:00
Exposition : du 3 mai au 17 juin 2019
Commissaire : MEHEL

(1) L'événement est organisé dans le cadre du dixième  anniversaire du Festival culturel nord-africain de Montréal.



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