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dimanche, avril 25, 2010

Publication: : La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent, une histoire des Algériens au Canada.

Existe-t-il une communauté, des communautés ou bien simplement, une émigration algérienne au Canada? Voilà qui n’est pas le moindre intérêt du livre de Marion Camarasa-Bellaube : La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent, une histoire des Algériens au Canada.


Ce livre de 228 pages, vient de paraître aux éditions Publibook, à Paris. Il a été écrit en collaboration avec Aurélien Yannic qui, à l’instar de Marion Camarasa, est docteur en histoire, diplômé de l’Université de Toulouse le Mirail.

La première partie est consacrée à la société d’accueil et aux rapports qu’entretiennent l’Algérie et le Canada alors qu’en seconde partie, il est question précisément de la communauté algérienne. Et l’une des sections du livre porte sur « la question du retour, résultante d’un échec ou de l’évanescence d’un rêve

L’émigration algérienne souligne Marion Camarasa, « cherche sa place au milieu du débat entre francophones et anglophones qui agite depuis sa création le Canada.»

Les auteurs s’inscrivent dans une approche pluridisciplinaire. C’est pour cela que tous les aspects sont pris en charge, évalués,  pour nous livrer une étude originale, une enquête approfondie aux problématiques riches et nombreuses.

Le livre est préfacé par Sabine Venturelli, avocate spécialisée en immigration à Montréal. Elle souligne que cet ouvrage est une œuvre de rapprochement entre la communauté algérienne et la communauté québécoise. Il permet, ajoute-t-elle, dans une écriture, simple, claire, très lisible malgré son érudition, de mieux se connaître, de mieux s’apprécier, de découvrir les points communs entre ces deux peuples.
À noter que La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent, une histoire des Algériens au Canada  , devrait rejoindre un large public intéressé par l’immigration au Canada et, particulièrement par la communauté algérienne. Il est disponible chez l’éditeur parisien Publibook et peut être commandé par Internet.

Note:
cette chronique a éét diffusée sur les ondes de la radio Alger Chaîne III ce 25 décembre 2010.

jeudi, septembre 18, 2008

Les Algériens dans les années 1960 à Montréal : un monde si proche si différent

Marion Camarasa, qui a soutenu l'an dernier, un doctorat d'histoire, avec mention « Très Honorable » sur les Algériens au Canada (1) nous permet avec bonheur de prendre connaissance de sa recherche à travers une chronique mensuelle sur le site Internet de Abdelkader Kechad, Ksari.
Le premier texte à découvrir : Les Algériens dans les années 1960 à Montréal : un monde si proche si différent.

Bonne lecture!

(1) Un voyage par-delà la Grande Eau : Des Algériens au Pays de l’Érable ou la Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent — Étude de cas — une histoire de l’émigration algérienne au Canada (1962-2002), Université de Toulouse le Mirail, France, 2007.

lundi, mars 24, 2008

Marion Camarasa : Les Algériens de Montréal

Marion Camarasa qui a soutenu l’an dernier, un excellent mémoire sur les Algériens au Canada (1) a en projet, de publier prochainement un livre à partir de ses réflexions universitaires. Nous avions déjà rendu compte de cette recherche dans le quotidien algérien El-Watan et souhaitions déjà une publication.
En droite ligne de ce cheminement, Marion Camarasa vient de publier un article qui fait la synthèse de son travail, dans le numéro 4 (Février-Mars) de Référence Magazine International (2).
Je ne vais pas résumer cet article. Je voudrais juste souligner un aspect important relevé par l’auteur à propos du Québec et du débat sur l’intégration qui a eu lieu à la faveur de la commission Bouchard-Taylor : la question identitaire note Marion Camarasa, cruciale pour l’avenir du Québec, mériterait d’associer l’ensemble de la population, ainsi que d’élaborer des réflexions politiques et culturelles sur l’avenir du Québec. Il serait alors souhaitable ajoute-t-elle, pour une meilleure compréhension mutuelle, de se replonger dans l’histoire de ce pays et de ces immigrants, ce qui apporterait une mise en perspective historique bénéfique à la construction de la nation québécoise.

(1) Un voyage par-delà la Grande Eau : Des Algériens au Pays de l’Érable ou la Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent — Étude de cas — une histoire de l’émigration algérienne au Canada (1962-2002), Université de Toulouse le Mirail, France, 2007.
(2) Contact : M. Pradel Charles, Éditeur 514-374 0215

samedi, décembre 08, 2007

Ces Algériens au pays de l'érable



Il n’est pas toujours facile de rendre compte d’une communauté aussi éparpillée, dans tous les sens du terme, comme celle des Algériens au Canada. Et pourtant, c’est avec brio que Marion Camarasa a réussi à relever le défi en soutenant à l’Université de Toulouse le Mirail, une maîtrise sur une étude de cas : une histoire de l’émigration algérienne au Canada de 1962 à 2002.

Il n’y a pas de foisonnement d’études sur les migrations algériennes. Cette recherche est donc à saluer et est la bienvenue. C’est la plus exhaustive qu’il m’est donné de parcourir en français et elle comble certainement une lacune.

Présenté dans le cadre d’un Groupe de Recherche en Histoire Immédiate sous la direction du Professeur des Universités, M. Guy Perville, le travail de Marion Camarasa, s’inscrit bien au-delà du simple constat. Il remonte à la source de l’émigration depuis l’indépendance de l’Algérie avec, ici et là, des incursions historiques et sociologiques. C’est dire que l’Algérie, note-t-elle, est un « pays représentatif de la réalité mondiale » qui pousse, pour plusieurs et différentes raisons, des populations du sud à remonter vers le nord, à la recherche de nouveaux rêves.

Deux vagues d’émigration

L’auteure distingue deux vagues d’émigration des Algériens au Canada : la première émigration, très peu considérable, a pour la très grande majorité, réussi son établissement en terre québécoise. Son insertion dans le monde économique – qui passe nécessairement par le travail – s’est réalisée, et ces premiers émigrants, souvent des étudiants au départ, occupent aujourd’hui des postes à responsabilités. Cette émigration des décennies 1960-1980 s’est incorporée pleinement dans la société québécoise qui a vécu, ces années-là, la Révolution Tranquille et la revendication du fait francophone.

Au tournant des années 1980-1990, la seconde vague d’émigrants a été la conséquence des crises dramatiques et successives qui ont secoué l’Algérie. Cette seconde vague d’émigrants encouragée par les autorités québécoises, ramène des individus très instruits dont nombre d’entre eux avaient effectué des études universitaires ou ont déjà occupé de hautes fonctions en Algérie. Cette seconde vague a apporté également dans ses bagages, explique Marion Camarasa, une culture, une compréhension et une approche du monde assez différentes de la mentalité nord-américaine. Ces Algériens portaient en eux les « fractures idéologiques et politiques de la société algérienne, et n’ont pas surmonté ces déchirements dans l’émigration.»

Camarasa relève à cet égard, même s’il faut nuancer, que «les bases d’un mouvement communautaire, selon les principes du multiculturalisme et de la vision anglo-saxonne de la société, n’ont pu être adoptées par les Algériens arrivés en grand nombre depuis la fin des années 19980.»

L’intégration par le mouvement associatif

C’est pour arriver malgré tout à l’intégration dans la société d’accueil que les Algériens ont multiplié les associations et installé leur présence dans les médias, notamment communautaires. Ce monde associatif est le « miroir peu déformant de l’émigration, de sa complexité, de ses joies et de ses peines. » C’est un monde « hétérogène, très éphémère et fragmenté. » Très souvent, pour ne pas dire toujours, les « liens personnels et régionaux priment sur les liens communautaires. » Dans ce contexte, la solidarité d’abord et avant tout, une affaire personnelle, a ficelé « une sorte de toile de relations en dehors des schémas préconçus du multiculturalisme ou de la convergence culturelle.»

L’exercice de Marion Camarasa, une somme de plus de 700 pages avec des annexes, s’achève en 2002. Elle n’a donc fait qu’esquisser, et c’est prémonitoire, dans une certaine mesure, le grand débat de l’heure sur les « accommodements raisonnables » qui relancent les questionnements et « les perspectives identitaires » québécois. La « communauté » algérienne qui est on ne peut plus plurielle, est appelée à l’instar des autres communautés au Québec, à se définir et à se positionner. À moins que là encore, il s’agisse d’un choix personnel et de la place de chaque individu dans la société.

Marion Camarasa conclut que l’Algérie de ce début du XXIe siècle n’apparaît plus comme « ce pays de juillet 1962, prometteur et libre, pour lequel le rêve de l’élaboration d’une société nouvelle, tolérante et généreuse était possible. S’il est une constante tant durant ces quatre décennies d’indépendance que tout au long de la colonisation française, c’est bien l’émigration et le besoin parfois même vital de quitter le pays.»

Le phénomène migratoire a néanmoins évolué avec les événements récents. Marginal jusque-là, il a contribué « à désorganiser des pans entiers du monde universitaire, économique et technique algérien. » Mais c’est là, une autre histoire évoquée parfois, et souvent superficiellement, dans des colloques à Alger et qui mérite une recherche approfondie de l’intérieur.

À propos de l’auteure

Marion Camarasa a déjà travaillé dans le cadre de sa maîtrise sur le thème de l’exil et l’accueil des démocrates algériens à Toulouse, en France, en 2000 : « AYDA TOULOUSE, une aventure de solidarité, Histoire d’une Association de soutien aux démocrates algériens 1994-1999 », un mémoire de maîtrise préparé sous la direction de Djamila Amrane. À travers l’association Ayda, elle a retracé une part de l’histoire de ces Algériens qui ont trouvé refuge en France, au plus fort du déferlement de la violence qui a endeuillé l’Algérie dans les années 1990. Cette recherche est consultable sur Internet.

Elle comprend d’autant mieux le problème de l’exil qu’une partie de sa famille, devant la folie des hommes, a dû fuir l’Espagne l’hiver de 1939. C’était la retirada, la « Retraite » en espagnol, terme, certes faible, qui désigne une émigration forcée qui avait poussé des centaines de milliers d’Espagnols républicains à fuir la dictature franquiste et à traverser les Pyrénées.

Ce n’est donc pas dans un terrain vierge et inconnu que Marion Camarasa s’est aventurée en abordant la situation des Algériens émigrés au Canada. Sa thèse (1) peut être consultée à la Bibliothèque de Toulouse le Mirail et on peut en faire une demande pour consultation dans le cadre des échanges interuniversitaires.


Il serait intéressant que des éditeurs au Canada ou en Algérie s'intéressent à cette thèse qui pourrait faire l'objet d'une publication, notamment la seconde partie plus en relation avec l'actualité immédiate. L'auteure (2) en est consciente et n'attend à cet égard que des propositions.

Mouloud Belabdi
Cet article a été publié dans le quotidien El-Watan du 2 décembre 2007.
Notes:
(1) Un voyage par delà la Grande Eau: Des Algériens au Pays de l'Érable ou la Méditerranée sur les rives du Saint Laurent — Étude de cas — une histoire de l‘émigration algérienne au Canada (1962-2002), Université de Toulouse le Mirail, France, 2007.

(2) pour contacter l'auteure: marioncamarasa@hotmail.com