Une conférence des plus intéressantes, dans le cadre du Festival du monde arabe, m’interpelle venant moi-même, d’un autre continent. C’est une conférence de Sarah Bitoun-Elfassy, une universitaire, avec un parcours peu commun. La conférence donnée, samedi soir, 1er août, au Centre Gesù, 1200, rue Bleury, à Montréal, était centrée sur le thème de la mémoire silencieuse. La mémoire juive et, par delà, la mémoire de tous les exilés qui ont ou ont accédé à une culture et une identité plurielles.
La culture juive arabe est très souvent, réduite à l'identité religieuse et politique. La distinction de première nécessité entre judéité et judaïsme prend fin sous le regard des autres. À travers l'histoire du silence imposé au sein d'une famille juive arabe, originaire d’Algérie, exilée en France, Sarah Bitoun-Elfassy laisse la parole, lors de cette conférence, à une mémoire millénaire souvent occultée.
Lors du débat, les questions identitaires, le « d'où viens-tu? », le « qui-suis je fondamentalement ? », ont été posées. Qu'est-ce qu'être juif? Algérien? Québécois?...
Trop souvent la politique, suivie par les médias, donne le ton.
Et trop souvent, celui du déni de l'autre.
Celui de la confrontation.
Un débat qui n’a pas fini de se terminer.
Et pourtant, nous sommes une seule et même famille humaine!
MB
Note :
Sarah Elfassy-Bitoun s'est beaucoup penché sur l'exil. Une de ses contributions porte sur les oeuvres d'Albert Camus et Mohammed Dib, présentée lors du Colloque annuel de POEXIL, de l'Université du Québec à Montréal, en février 2007 : Danser les saisons de l’exil .
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