Abderrahmane Bouguermouh, cinéaste, réalisateur du
premier film en langue berbère, La colline oubliée, d’après l’œuvre de Mouloud Mammeri,
n’est plus. Il est décédé ce dimanche à l’hôpital de Birtraria, à Alger.
Il était âgé
de 77 ans.
J’ai rencontré Bouguermouh en 1997, à Montréal, quand
il est venu présenter en primeur le premier film en berbère à la treizième édition
de Vue d’Afrique. C’est là, où je l’avais interviewé pour le journal Alfa. C’était le premier film algérien en langue
berbère. Un événement ! Bouguermouh a ouvert le chemin vers d’autres films
qui disent l’identité première de l’Algérie. De ce point de vue, justement, il a
ouvert une brèche dans le cinéma algérien.
À sa suite, Belkacem Hadjajd sort en juin 1996,
Machaho, un conte dramatique sur le registre de l’honneur bafoué et de la
vengeance. Azzedine Medour suivra le pas avec La Montagne de Baya et Rabia
Benmokhtar ose approcher la légende de Tin-Hinan, la première reine touarègue.
D’autres réalisateurs allaient se mettre sur le
chemin tracé par Bouguermouh qui a mis près de trente-cinq ans pour réaliser
son rêve. Le cinéaste me disait être de la « classe des persévérants ».
La persévérance, c’est le chemin de tout créateur
qui s’inscrit dans le temps.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire