L’Algérie célèbre son cinquantième anniversaire de
l’indépendance. Aucun bilan officiel. Au-delà de la mémoire et de la fête, il y
a des questions qui se posent et l’une d’entre elles est des plus cruciales.
Qu’avons-nous fait de cette indépendance ? On peut ajouter une autre qui
peut faire abstraction de la première : où allons-nous, maintenant ?
Un groupe de réflexion citoyen, une association,
Nabni, vient de présenter à Alger son rapport « Notre Algérie bâtie sur de
nouvelles idées ». Et il propose « cinquante chantiers de rupture »
à mettre en œuvre pour 2020.
Je voudrais, ici, m’attarder sur un point du rapport
relatif à la gouvernance qui est en fait, central et à la base de tout
changement ultérieur.
Le rapport met en évidence « la nécessité de changements
profonds dans la gouvernance publique. Certains, notamment ceux qui réduiront l’emprise
de la rente des hydrocarbures sur notre économie, sont d’une grande urgence. »
Il souligne que le « système » actuel n’a aucune incitation à engager
des réformes ambitieuses tant qu’il cherche à préserver son emprise sur la
rente. L’idée, largement partagée, est qu’en l’état actuel de nos institutions
et du « système » qui les régit, toutes les propositions pour engager
l’Algérie sur la voie du développement, aussi innovantes soient-elles, demeureront
un vœu pieux. »
Le rapport Nabni rappelle que « Tous les
acteurs de l’État doivent normalement répondre aux besoins et aux attentes des
citoyens et travailler uniquement dans l’intérêt de celui-ci. C’est le
fondement de la redevabilité de l’administration devant le citoyen, directement
ou via ses représentants élus (Président, députés, maires) qui, à leur tour,
doivent être redevables auprès du citoyen qui les a choisis. »
De ce fait, le rapport note que deux conclusions s’imposent
alors avec fatalisme : « la première, c’est qu’on ne peut rien faire
sans un effondrement du “ système ” ou sa transformation radicale et
immédiate. La seconde, c’est que la seule lueur d’espoir serait l’avènement
d’un homme providentiel qui viendrait démêler tous ces nœuds. »
Le rapport a été transmis à tous les décideurs.
Reste à savoir s’ils en tiendront compte avant qu’il ne soit trop tard.
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