lundi, novembre 11, 2024

𝐙𝐢𝐧𝐞 𝐁𝐞𝐧𝐛𝐚𝐝𝐢𝐬 𝐞𝐭 𝐬𝐞𝐬 𝐩𝐢𝐞𝐫𝐫𝐞𝐬 𝐛𝐥𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞𝐬

Journaliste talentueux, Zine Benbadis ajoute une corde de plus à son arc en devenant auteur avec la publication de son tout premier livre Mes Pierres Blanches par les Éditions Dalimen. Un livre à découvrir !

Dans la quatrième de couverture, l’auteur esquisse l’approche qu’il a prise en rédigeant son livre :

« Quand on arrive à un certain seuil de la vie, l’antichambre de la vieillesse, on se surprend au fil des jours, si entre temps celui-ci n’est pas oblitéré par la faucheuse, à revoir des raccourcis, des flash-back de toute une vie. Sans crier gare, par une curieuse alchimie, des images fusent de l’enfance, écrin douillet où nous tapissions nos rêves, passant du rose au rosâtre aux couleurs empourprées des orages de fin d’été, la vie nous ayant appris entretemps un  vocable que nous ignorions quand bambins nous étions sans le savoir sous l’Emprise des rêves ensorceleurs…»

Zine Benbadis voit le jour le vingt-quatre janvier 1951 à Constantine. Ici, l’éditeur souligne : « le fait de chevaucher deux siècles lui permet de porter un regard particulier sur son parcours de vie. Il relate – non sans humour parfois – les faits, des faits de notre histoire commune grâce auxquels certains lecteurs revisiteront leur passé`et que d’autres assurément plus jeunes, découvriront. Entre pierres blanches et pierres noires, de nature optimiste, l’auteur, sans doute influencé par ses études en sciences humaines aimait dire décrire c’est écrire

Zine Benbadis nous fait part d’une vente dédicace prévue ce jeudi 14 novembre à quinze heures au Salon international du livre d’Alger, au niveau du stand des Éditions Dalimen


mercredi, juillet 10, 2024

Alger, mère capitale de Geneviève Buono

 Imaginez un jour de repos, où vous vous attablez chez vous, sortez vos vieilles photos d'un album soigneusement préparé ou d'une boîte en carton où se trouvent les reflets d'une autre époque. L'ordre n'a pas d'importance. Il peut être aléatoire. C'est exactement ce que semble avoir fait Geneviève Buono avec son ouvrage Alger, mère capitale. C'est un voyage dans la mémoire, et le résultat est un magnifique roman qui nous touche en plein cœur.

Dans la quatrième de couverture, la présentation des éditions Tangerine Nights dans la collection Mouvements d'elles nous transporte de la librairie Charlot d'Alger à Sour El-Ghozlane, Blida, Tigzirt, dévoilant un monde à la fois disparu, merveilleux et terrible.

Alors que Camus prône la trêve civile, une jeune fille intrépide croise le chemin d'un poète kabyle. Elle lui partage son rêve d'écrire des contes et des poèmes. Aujourd'hui, une mystérieuse journaliste lui en demande...

Les lecteurs sur la plateforme littéraire Babelio ne tarissent pas d'éloges et saluent ce nouveau roman de Geneviève Buono. Évoquons les mots d'Evlyne Leraut : "Le récit est un soleil éclatant qui illumine ce témoignage de vie, jusqu'à frôler l'horizon en pleine mer. Nous sommes au cœur d'une histoire tissée de nostalgie et d'amour pour une terre. L'Algérie et sa ville mythique, Alger."

Jean-François Lemoine, qui ne connaissait pas Geneviève Buono, a pu découvrir chez l'auteure "un amour incroyable pour l'écriture, notamment la poésie, le théâtre, les contes, les nouvelles… Il souligne que toutes les caractéristiques de ces différents genres littéraires magnifiques se retrouvent dans son livre. C'est une belle idée, selon lui, pour exprimer son extraordinaire parcours, une sorte de conte merveilleux vécu dans son enfance, entre lumière et félicité. Car c'est ce qu'elle nous invite à découvrir, ainsi que les aspects moins admirables, comme la guerre…"

Alger, mère capitale est un travail remarquable pour honorer la mémoire. Il dégage la nostalgie d'une époque révolue et la poésie, avec des moments douloureux esquissés rapidement. En somme, à travers ses 267 pages, Geneviève Buono nous livre un travail sur la mémoire, traversée par l'émotion qu'elle souhaite nous transmettre. Une enfance exceptionnelle dans les années 50, peuplée de rencontres pas toujours ordinaires.


samedi, juillet 06, 2024

Azzedine Mekbel : l'adieu à l'artiste

Azzedine Mekbel

C’est avec choc et tristesse que j’ai appris le décès de mon ami, grand designer, Azzedine Mekbel, le 24 juin de cette année. Je ne le savais pas malade. Il est parti jeune à 64 ans. 

Le journal  L’Initiative rappelle que  « durant plusieurs années, Azzeddine a été le concepteur graphiste du catalogue et du site du festival Vues d'Afrique. Lauréat du concours d’affiche en 2009, il s’est inspiré du logo pour les 40 ans du festival en 2024, apportant sa touche unique à cet événement.

 

« Diplômé de l’École des Beaux-Arts d’Alger et de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) avec un baccalauréat en design graphique, Azzeddine Mekbel s’est consacré avec passion au design, à la publicité et au multimédia. Artiste multidisciplinaire, il se distinguait par sa versatilité et ses techniques expérimentales.

« Azzeddine a su créer un hybride unique de plusieurs techniques artistiques. Ses œuvres, alliant technologie et art à travers l’infographie, la photographie et la vidéo, incorporaient également des médiums traditionnels comme la peinture et l’illustration. Inspiré par les débats publics et la diversité, il forgeait une relation intimiste entre l’artiste et le public.

« Son œuvre riche et variée continuera d’inspirer et de toucher les cœurs de ceux qui l’ont connu et admiré. »

Le 15e Gala de la Fondation Club Avenir l’avait salué en 2017 pour sa contribution artistique hors du commun. La Fondation souligne que « ce sont les débats publics et la diversité qui alimentent son inspiration. Ses expériences esthétiques flirtent avec la technologie de par l’infographie, la photographie et la vidéo. Azzedine Mekbel a réalisé de nombreuses performances multimédia d’envergure : la station d’exploration glaciaire de Baie-Comeau en 2009, l’ID-TV du Centre des sciences de Montréal en 2008, Bio H2o à la Biosphère de Montréal en 1999, et Cyberface à Montréal en 1997.»

Repose en paix, Azzeddine

 

mardi, juillet 25, 2023

Agérianité Littéraire au Canada - Najib Redouane et Yvette Bénayoun-Szmidt


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

Algérianité littéraire au Canada est le titre commun à deux publications qui viennent de sortir conjointement  aux éditions L’Harmattan, à Paris, dans la collection Autour des textes maghrébins. Les auteurs : Najib Redouane et Yvette Bénayoun-Szmidt. 


Le premier ouvrage, Algérianité littéraire au Canada - Voix masculines, traite de treize écrivains algériens : Omar Arhab, Karim Akouche, Mouloud Belabdi, Hamid Benchaar, Salah Benlabed, Salah Chekirou, Salah El Khalfa Beddiari, Aziz Farès, Mohammed Hammadi, Louenas Hassani, Djaffar Kaci, Akim Kermiche et Mazouz Ould-Abderrahmane. 

Le second ouvrage avec le même titre relatif à l’Algérianité littéraire au Canada traite des voix féminines.  Il est consacré là aussi à treize écrivaines algériennes : Katia Belkhodja, Djemila Benhabib, Nassira Belloula, Zehira Houfani-Berfas, Wahiba Khiari, Bahia Kiared, Naïma Oukerfellah, Samia Shariff, Norah Shariff, Lynda Thalie, Mila Younes, Ounessa Younsi et Neyla Ayssi.

Dans la quatrième de couverture de ces deux livres, il est noté que ces voix ont « attiré l'attention par la nouveauté de leurs écrits dans la vie littéraire québécoise qui entretient des liens organiques dans la province francophone. Cette production variée oscille entre prose et poésie, entre récit et introspection, constituant ainsi un phénomène incontournable qui va élargir les aires de la francophonie au Canada. »


Ces deux publications peuvent être « un recours utile à qui désire connaître la particularité et l'originalité de leur production romanesque, poétique et autre, car leur écriture migrante qui fonde son esthétique sur une hybridité conçue comme une forme littéraire inhérente à tout phénomène migratoire inscrit leur influence dans l'évolution de la littérature québécoise. 

Puisse sa réalisation contribuer à faire découvrir de nouvelles perspectives et encourager les chercheurs.»

Les auteurs

Essayiste, professeur, poète et romancier, Najib Redouane est auteur de plusieurs ouvrages critiques et nombreux articles dans le domaine des littératures francophones du Maghreb, des Antilles, de l’Afrique ainsi que des écrivains francophones en exil. Canadien et Américain d’origine marocaine, il vit depuis 1999 aux États-Unis où il enseigne les littératures de la francophonie du Sud. Il a déjà publié neuf romans. Il a aussi à son actif plusieurs recueils de poésie qui s’inscrivent dans la réalisation d’un récit poétique : Fragment d’une vie en vers.

Yvette Bénayoun-Szmidt est professeure titulaire à l’université York-Glendon. Elle est l’auteure et coauteure de plusieurs ouvrages critiques et articles portant, entre autres, sur l’écriture au féminin dans la littérature francophone du Maghreb. Dans ses recherches actuelles, elle se penche sur les écrivains 
maghrébins migrants (ou en exil) au Canada. Canadienne d’origine marocaine, elle vit depuis plusieurs années à Toronto (Canada). Après la publication de son premier recueil de poésie Échos de souvenance, elle en prépare un second, Le voyage de l’oubli.

lundi, mars 28, 2022

Fatiha Temzi publie Échec et maths

Couverture


 

« Ce roman se veut être un conte moderne initiatique aux principes de base de la réussite éducative. »

Fatiha Temzi








Fatiha Temzi est enseignante à l’école secondaire l’Odyssée-des-Jeunes, à Laval. Elle a publié en 2020 chez BouquinBec, Échecs et maths (1), un roman  initiatique sur l’échec scolaire qui trop souvent est lié à des difficultés en mathématiques.

Cette problématique est abordée à travers l'expérience de la jeune Sofia, 15 ans, qui a vécu ce blocage jusqu’à souhaiter arrêter l’école à cause de ses faibles notes en maths. À cela, il faut ajouter la déception des parents, la colère du père, les mensonges de la mère protectrice qui aggravent le problème de l'élève (2).

Sa mère insiste pour que sa fille séjourne durant une semaine à Mont-Tremblant chez tante Meije, enseignante à la retraite. Que lui réserve ce séjour inattendu?

La jeune fille est initiée à la randonnée et à la découverte des mathématiques dans la nature, mais apprend surtout à maitriser ses réactions émotives et à canaliser son énergie. 

Ce livre qui aborde l’échec scolaire chez les adolescents, a été présenté à Alger, début janvier.  

Fatiha Temzi a enseigné en Algérie avant de s'installer et de poursuivre sa carrière au Canada. Elle a présenté son roman en janvier dernier à Alger. Dans une entrevue à Radio Canada International, elle a expliqué qu’au lieu d’écrire un manuel sur le développement personnel pour élève en échec scolaire et pour les élèves en général, elle a préféré passer par la voie du roman.

Une belle initiative !


(1) Informations pour achat : https://www.linkedin.com/in/fatiha-temzi-6a47a54b

(2) Fatiha Temzi présente son roman Echecs et maths, APS online, 11 janvier 2022.


jeudi, mai 27, 2021

Publication : Comme si les dieux pleuraient de Francky Guerrier



Il y a quelques années, en 2006, au mois de juin exactement, j’ai eu une discussion avec Francky Guerrier qui venait de publier son premier roman Couleur de peau. Je me demandais alors s’il allait continuer d’écrire après un premier succès. Ses propres mots étaient : « À la vitesse où l’inspiration arrive, je ne crois pas être capable d’arrêter. C’est plus fort que moi. C’est elle qui me commande et me dicte quoi faire et quand le faire ». Aujourd’hui, je suis heureux de découvrir qu’après un long silence qui a ses raisons, Francky nous revient avec un nouveau né : Comme si les dieux pleuraient, un livre publié aux Éditions du CIDIHCA. Nous sommes en pleine promotion du roman. 




Entrevue 

Mouloud Belabdi - Entre 2006, année de sortie de votre premier roman ‘’Couleur de peau’’ et aujourd’hui, en 2021, de l’eau a coulé sous le pont si l’on peut dire. Que s’est-il passé tout ce temps ?


Francky Guerrier
:Mouloud, je ne manquais pas pour autant d’imagination! (Rire). En revanche, mon compte en banque affichait un solde de zéro. Et je ne voulais en aucun cas me délester de mon rôle de père de famille. Pour empêcher que cela arrive, reprendre le chemin de l’université était ma seule et unique option. Donc, j’ai fait un bac en enseignement des mathématiques, afin de répondre au besoin de mon foyer. Une fois que c’était fait, en 2011 et 2012, je ne pouvais plus résister à la tentation d’écrire. Alors, je me lançais dans un projet de publication de Magazine, intitulé : « Dessalines, la Cité impériale ». Il relatait l’histoire de ma ville natale à partir des gens, des lieux, des monuments et des sites historiques. C’était un projet très ambitieux, tenant compte de l’importance de cette ville, fondée par Jean-Jacques Dessalines, le père de la patrie haïtienne qui en fit la première capitale d’Haïti après l’indépendance. Ce projet, qui fut un devoir de mémoire, me coûtait les yeux de la tête et consommait beaucoup de temps en termes de recherches. Je l’ai déposé doucement après avoir publié deux numéros. C’est néanmoins grâce à ce projet que les idées du roman commençaient à germer petit à petit pour devenir, huit ans plus tard, un livre de 212 pages.

M.B. - « COMME SI LES DIEUX PLEURAIENT », dieux avec un d minuscule et au pluriel. Le titre d’un livre ne relève pas toujours d’un choix hasardeux. Et celui-ci nous interpelle et nous pousse à en savoir plus. Faut-il lire le roman d’abord ou êtes-vous prêt à nous aiguillonner ?

F.G. - Le titre du roman « Comme si les dieux pleuraient » s’émerge du roman même, et s’impose sans attendre la bénédiction du narrateur ni celle de l’auteur. J’ai fait plusieurs tentatives de le remplacer, il revient à chaque fois avec force et vigueur. En fait, il va falloir que les lectrices ou les lecteurs entrent dans la profondeur du livre pour découvrir si ces cinq mots méritent réellement d’être en première de couverture. Ce faisant, ils seraient assez édifiés pour porter un vrai jugement quant à leur place véritable. Mais moi, en tant qu’auteur, je suis impuissant devant le mystère que pourrait inspirer ce titre.

M.B. - Le roman, c’est l’histoire de Danton, un taxieur montréalais, veuf, d’origine haïtienne. Il a la cinquantaine. Et il veut – ce qui est légitime – refaire sa vie. Il part donc en Haïti pour trouver l’âme sœur. Ça ne va pas être facile. Un roman qui s’inspire de faits réels – ce qui me paraît plausible – ou est-ce une pure imagination ?

Francky Guerrier


F.G.
- Un roman, même lorsqu’il est du genre autobiographique, reste et demeure malgré tout une œuvre de fiction. Sinon l’auteur aurait, je crois, beaucoup de difficulté à manipuler les personnages de l’histoire. Mais cela n’empêche pas de puiser dans la réalité ou dans le quotidien des gens ou de l’auteur lui-même pour construire la dynamique des différentes scènes de l’histoire. Dans le cas de « Comme si les dieux pleuraient », c’est de la pure fiction. Cependant, les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires, sont le reflet des gens que je connais ou que j’ai rencontrés dans la vie réelle, à la seule différence que leurs traits caractéristiques et psychologiques sont une combinaison de plusieurs personnes réelles, qui sont soit en vie soit décédées. Il y a par exemple un personnage secondaire dans l’histoire dénommé Piernell. Ses traits psychologiques sont à quatre-vingt pour cent ceux des personnes que je connais dans la vie réelle. Et même si l’auteur est très habile, je pense, il serait dans l’embarras de créer à cent pour cent un personnage calqué sur une personne réelle. Et, à mon humble avis, si cela arrive, on n’est plus dans la fiction.

M.B. - On ne va pas raconter l’histoire et surtout pas le dénouement. Laissons au lecteur le choix de découvrir par lui-même. Mais une dernière question, comment ça s’est passé pour la rédaction de ce second roman ? Outre la motivation qui vous caractérise, est-ce que le travail a été ardu ?  

F.G. - En travaillant sur ce deuxième roman, je me suis rendu compte que je ne pourrai jamais faire de l’écriture un métier. J’y allais vraiment à pas de tortue. Le plan qui constitue le socle de cette rédaction du roman a été revu et corrigé à plusieurs reprises, pendant plusieurs semaines, voire des mois. Et un an plus tard, j’avais fini d’épuiser les différents sujets développés dans ce livre. Les travaux de recherches, de révisions, de peaufinage et de re-peaufinages ont duré sept ans. « Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage, / Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : / Polissez-le sans cesse et le repolissez ; » pour paraphraser N. Boileau. Et c’est en polissant et en repolissant mon œuvre que je l’ai trouvée vraiment ardue, même pénible certaines fois. Mais, je ne me rappelle pas avoir voulu abandonner. Même pas une fois! Et quand il a finalement quitté l’imprimerie, en le prenant dans mes mains, comme la mère qui reçoit son bébé pour la première fois, je me suis senti envahi d’un sentiment de volupté infini.

Promotion

Le lancement du roman Comme si les dieux pleuraient est prévu au Centre éducatif Génération Ambition Réussite situé au 8127, rue Saint-Hubert, coin Jarry, proche du Métro Jarry à Montréal : le Jeudi 27 et le vendredi 28 mai de 15h à 18h; Le samedi 29 et dimanche 30 mai de 11h à 17h.



mercredi, mai 19, 2021

Mohamed Touati et la Rue des Blancs-Manteaux


Rue des Blancs-Manteaux est une rue de Paris, située dans un quartier historique au bord de la Seine, Le Marais. C’est là où Mohamed Touati a vécu à 20 ans.  C’est un lieu réel. C’est aussi un espace ouvert à tous les rêves et passions dans l’imaginaire du poète. C’est cette rue qui donne son nom au recueil de poèmes que viennent de publier les éditions Tangerine nights, à Paris, dans la collection Pourquoi pas la nuit. 
Mohamed Touati a fait des études d’anthropologie. C’est ce qui l’a décidé à passer une grande partie de sa carrière dans la féérie désertique du Tassili, dans le fin fond du Sahara algérien. Publiquement, il est surtout connu en tant que journaliste, pour ses analyses notamment économiques au quotidien L’Expression. Son jardin qui n’est plus secret, c’est la poésie. Il a d’ailleurs remporté le Premier Prix des Poésiades de Béjaïa, en 1995. 

Le texte poétique n’est pas facile au premier abord. Il faut dans un premier temps, apprécier les sons, les métaphores, le ou les sens. Il faut ensuite le relire, si possible, à haute voix. Et dans cette relecture, il y a des glissements de sens. 

Dans le cas de Mohamed Touati, les thèmes principaux des poèmes ont trait à la nostalgie des années parisiennes, l’évocation du désert du Tassili, à l’histoire, aux drames récents qui ont déchiré l’Algérie. L’éditeur note à ce propos que « L’amour, mais aussi les tragédies algériennes, guident une écriture passionnée, reflet des joies et des tristesses » de l’auteur.   

Pour aller plus loin avec Mohamed Touati

Dans la préface, le regretté Ahmed Azeggagh vous compare à René Char ou du moins, suggère que vous êtes sur ses traces. Et dans la postface écrite par Hamma Meliani, il est dit que dans la parole poétique de Mohamed Touati, il y a du Bachir Hadj Ali. Comment êtes-vous venu à poésie ?

Ahmed Azeggagh et Hamma Meliani sont très proches de moi. Ils font partie du cercle restreint de mes amis. La comparaison qu’ils font de moi avec ces deux immenses poètes est élogieuse, mais ils ne l’ont pas faite, très probablement de manière fortuite, étant donné qu’ils ont certainement cerné ma personnalité. Ces parallèles sont peut-être dus à la manière dont j’appréhende le monde poétique, à des tranches de vie qui ont tracé cette trajectoire qui s’est traduite par des mots divinement sublimés. S’apparentent-ils à ceux de René Char, Bachir Hadj Ali… ? Ahmed et Hamma ont tranché. Ils ont mis la barre très haut. J’avoue que c’est très stimulant.    
 
Quelles sont vos influences ?

Mes influences sont multiples. Le champ est vaste.  Rimbaud, Baudelaire, García Lorca, Verlaine, Jules Supervielle, Desnos, Eluard, Kateb Yacine, Mohamed Dib, Jean Amrouche, Anna Greki… figurent parmi celles qui ont façonné mon itinéraire.  
   
Dans votre recueil, il y a comme deux moments, deux lieux, deux histoires : les « Ballades parisiennes » et la « Complainte d’Alger » qui sont deux titres distincts entre autres de votre recueil. Et ici et là, dans d’autres poèmes, des références subtiles au désert, au pays des Touaregs. On a cette impression que les poèmes ont été écrits en diverses périodes de votre vie. Qu’est-ce qui a guidé votre écriture ?

Exact. Les textes ont été écrits à des périodes différentes. Cela remonte aux bancs de l’école vers 11-12 ans jusqu’à aujourd’hui. Un long chemin n’est-ce pas ? L’exil, mon séjour parisien qui a duré de 1974 à 1993 pratiquement sans interruption a cependant forgé cette verve poétique qui sommeillait quelque part en moi. C’est durant cette période où je fis la « rencontre » de tous ces monuments de la poésie (Rimbaud Baudelaire, Supervielle, García Lorca… qu’a eu lieu l’éveil qui a transcendé des expériences humaines (politiques, syndicales, amoureuses…) souvent très douloureuses avec l’espoir de magnifier une trajectoire contrariée à l’image de cette Algérie qui reste à construire ! À tous ces rêves inachevés. Mon retour au pays a accéléré le mouvement de cette spirale, de cette quête poétique. Délirant et lucide à la fois. C’était en plein décennie noire, une période tragique qui s’est télescopée avec mon séjour « tassilien » qui a adouci par moment cette tragédie. La découverte d’un monde merveilleux où prédominent la non-violence et un pan remarquable, occulté, de notre culture. Une écriture de l’urgence s’est imposée. Ce fut ma période la plus féconde. Je lui dois certainement « Rue des Blancs Manteaux ».